
350 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e
étoit Sy rien , & ne parloir pas Grec, le moine Eu-
febe lui fervit d’interprète. Enfin Diofcore comme
prefident, donna ion fuffrage le dernier en faveur
d’Eutychés.
Enfuite le prêtrejean fit la leèfcure d’une requête,
prefentée par les moines de la communauté d’Eutychés
en ces termes. Touchés des promeifies de
Dieu , nous avons quitté nos b ien s , nos d ign ité s ,
nos charges 8c nos efperances : pour, former une
communauté de moines jufques au nombre de trois
cens j fous la conduite du très-pieux archimandrite
Eutychés , Stnous y vivons la plupart depuis plus
de trente ans. Mais, le reverendiffime évêque Flav
ie n , au lieu de mous encourager & nous protéger,
aopprimé notre pafteur par des calomnies;Stl’aïanc
dépofé, nous a fait dire par le prêtre Theodofe accompagné
de quelques autres clercs, de nous fepa-
rer de lu i , ne pas même lui parler ; 8c de con-
ferver à Flavien lesbiens du monaftere au nom des
pauvres, carc’étoit là à quoi il tendoit, autrement
que nous ferions privés des divins myileres, avec
notre abbé.
En effet le faint autel,que Flavien lui-même avoit
drefle fix mois avant cette entreprife, eft faris iacri-
fice ; nous iommes demeurés liés de cette injufte
cenfure, jufquesà votreiaintconcile; & quelques-
uns de nos freres font morts en cet état. Nous avons
paffé dans cette afflièfcion la felte de la Nativité de
notreSeigneur,cellede l’Epiphanie 8c celle de laRe-
furreètion , où les évêques donnent l’abfolution à
la plupart des pecheurs, '5c où les princes font grâce
aux criminels il y a neuf mois que nous fouirons
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cette tigu eu r , obfervant en tout le refteles exercices
ordinaires de la réglé monaftique. C ’efl pourquoi
nous vous fupplions d’avoir compalhon de
nous,de nous rendre l’ufage des Sacremens, 8c d’im-
pofer à celui qui nous a ainfi traités la peine de fon
injuftice. Cette requête étoit foufcrite par le prêtre
Narfes,dix diacres,trois fous-diacres ôtfeize autres
moines, trente-cinqen tout. Diofcore leur demanda
leur confeffion de fo i; ôc ils déclarèrent qu’elle
étoit conforme à celle d’Eutychés ; fur quoi de l’avis
deJuvenal dejerufalem ôc de tout le concile, ils
furent déclarés abfous ôc rétablis dans la communion
d e l’ég lifeôile s fonctions de leursordres.
EnfuiteDiofcore propofa de faire lire ce qui avoit
été décidé fur la foi dans le premier concile d'Ephe-
f e , Ôc les autres évêques l’aïant approuvé,on lût les
aètes de la iîxiéme feifion,tenue le vingt-deuxième
d e J u ille t431. contenant le fymbole deN icé e ,les
paifages des peres fur l’incarnation, la requête de
Charifius avec lafauffe confeffion defoideTheodor.e
de Mopfuefte, 8c les extraits des livres de Neftorius.
Après cette leéture, Diofcore dit : Je croi que vous
approuvez tous l’expofition des peres deNicée,confirmée
par le concile précèdent tenu ici ; &c nous
avons oui qu’il ordonne , que fi quelqu’un d it , ou
penfe quelque autre chofe, ou fait quelque autre
queftion, il doit être condamné. Que vous en fem-
ble?Que chacun dife fon avis par écrit.Thalaffius de
Cefarée déclara,qu’il s’en tenoit aux conciles de Ni-
cée ôc d’Ephefe, 8c qu’il deteftoit tous ceux qui pen-
foient quelque chofe de contraire. Les autres é v ê ques
opinèrent de même : Jules légat du pape décla-
A n. 449.
p. 180. E
X L I .
C on d am n a tion
de Flavien,&c»
p> '281. Dm
p. 184,
Sup'l,xxvten$6
p. l?lm
p.
p. 500. JE,