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i s p
114 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Jean d’Antioche écrivit à Proclus, fur ce fécond
voiage d Ariitolaüs, qu’il chargea apparemment de
fa lettre. Tous les évêques d’Orient, dit-il , comme
ceux de tout le refte du monde , ont reconnu & condamne
1 erreur de Neftorius , Sc approuvé fa dépofi-
tion. Nous fommes tous d’avis de ne rien ôter ni
ajouter au-fymbole de Nicée. Nous l’entendons comme
les faints évêques nos prédeceffeurs : en Occident,
Darnafe, Innocent , Ambroife : en Grece &
en Illy rie , Methodius : en A friqu e , Gyprien : à Alexandrie
, Alexan^-e, Athanafe, Théophile :à Con-
ftantino-ple, Ne&aire, Jean, Atticus : dans le Pont,
Bafiie & Grégoire : en A fie , Amphiloque, Opti-
mus : en Orient, Euftache, Melece, Flavien. Il inféré
le fymbole de Nicee ; puis il ajoute : Nous vous
mandons ceci, pour fatisfaire ceux qui ont befoin de
l’être : car pour nous, nous avons fait & dit tout ce
qu il falloit il y a quatre ans, au retour du bienheureux
Paul. C eft Paul d Emeie ; & il paroît ici
que cette lettre eft de l’an 437. Mais je ne fçai d’où
vient ce fâcheux retour fur nous & fur toutes nos
églifes ; tous les évêques de la côte maritime ont
confenti & foufcrit ; ceux de la fécondé Phenicie,
les Ciliciens dès l’année paffée, les Arabes par A n -
tiochus leur métropolitain , la Mefopotamie , l ’O f-
roene , l ’Euphratefie & la fécondé S y rie , ont ap-
prouve tout ce cjue nous avons fait i vous avez reçu
il y a long-temps la réponfe des Ifaures : tous ceux
de la première Syrie ont foufcrit avec nous. Vous
pourrez apprendrez du tribun Ariftolaüs, comment
notre clergé a reçu c e c i, & a loiié vos foins. Faites
donc ceifer déformais tout ce tumulte , afin que ref-
L i v r e v i n g t - s i x i e ’m e. 2.1 f
pirant des maux*que nous avons fouffelts, à caufe du
maudit Neftorius : nous puifiions réfifter aux païens
de Phenicie, de Paleftine & d’Arabie : aux Juifs, principalement
de Laodicée , & aux Neftoriens révoltez
de Cilicie.
C ’étoit en effet en Cilicie, que l’herefie de Neftorius
avoit jette de plus profondes racines. Nous
avons vu que Melece de Mopfuefte , feul de tous les
évêques des deux C ilicie s , avoit mieux aimé être dé-
pofé & b anni, que d’embrafl'er l’union. Son préde-
ceffeur Théodore de Mopfuefte paffoit pour avoir
été le maître de Neftorius ; & Théodore lui-même
étoit difciple de Diodore, évêque de T a r fe , & métropolitain
dé la première Cilicie. Auffi les Neftoriens
voïant Neftorius rejetté de tout le refte du monde
, & fes ouvrages condamnez au concile d’Ephéfe ,
& depuis peu par l’édit de l’empereur f s’aviferent
dé répandre les écrits de ces deux évêques Théodore
& Diodore , qui étoient morts dans la communion
de l’églife , & avoient laiffé une grande réputation
dans tout l’Orient. Ils étoient tous deux d’A n tioche
, où Diodore avoit foutenu la foi catholique
pendant les deux perfecutions des Ariens , fous C on -
ftantius & fous Vaftns ; & Théodore avoit été ami
particulier de faint Chryfoftome. Diodore avoit écrit
des commentaires , prefque fur toute l’écriture fain-
te , s’attachant au fens l i t t éralun livre fur la T r inité
, un, contre les Apollinariftes ; un contre le
deftin &c les aftrologues, & quelques autres ouvrages
: on avoit auffi gardé beaucoup de fes lettres ;
mais fes écrits font perdus , auffi-bien que ceux de
Théodore. .Il avoit compofé des commentaires
xxxvr.
Ecrits dé Théo-'
dore de Mopfuefte.
Liber, brev. c .lQ l
Sup. l iv . x i i . ».
46. /. xyi. n. "¡¿6,.
Sup. liv . x ix . n,
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Vh o t.C . z i 3.
Suid. Dion.p.
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Socr. v i . c. 3.
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Hier. Script,