
3<io H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
N e rejetiez pas, je vous fupplie , ma très-humble
priere, 8c ne meprifez pas ma vieillefTe, chargée
d’opprobres après tant de travaux. Avant tou-
tes choies, je defire fçavoir de vous, fi je dois aç-
quiefcer à cette injufte dépofition. Jattens vôtre
Jéci fion. Si vous m’ordonnez de m’en tenir à ce qui
a été ju g é , je le fe ra i, je n’importunerai plusper-
fo'nne, 8c jattendraile jugement de Dieu. Il m’effc
tém o in , que je ne luis pas en peine de mon honneur,
mais du fcandale, 8c de ce que plufieurs
d’entre les fimples, principalement d entre les hérétiques
convertis, peuvent me regarder comme
heretique , voïant l’autorité de ceux qui m’ont
condamné, 8c n’étant pas capables de difcerner
la doé frin e , ni de confiderer, que depuis tant
d’années d’épifcopat, je n’ai a cq u is , ni maifort ,
e- 7 . ni terre, ni fepulchre, ni pas même une obole; mais
j’ai embraffé la pauvreté volontaire, aïant diftribué
mon patrimoine auifi-tôt après la mort de mespa-
rens comme fçaittout l’Orient. Je vous écris ceci
par les prêtres Hypatius 8c Abraham corévêque ,
8c Alypius exarque des moines, qui font chez
nous: ne pouvant aller moi-même vers v o u s , à
caufedes ordres de l’empereur, qui me retiennent
comme les autres.
¿Ep.iic. Ilch a rgea le s mêmes députez de trois autres lettres.
A René prêtre de l’églife Romaine 8c un des
légats pour le concile d’Ephefe, dont Theodoret
ne fçavoit pas la mort : au contraire il fuppofe qu’il
a affifté au concile. Il y reconnoît la primauté du
faint fiege fur toutes les églifes du monde, principalement
par la pureté de la foi, qui n’a jamais été
infeétée
L i v r e v i n g t - s e p t i e ’ m e :
■ïnfeélée d’aucune herefie. La fécondé lettre eft à *a «*•
d’archidiacre de Rome, c’eft-à-dire, à Hilarus, à qui
toutefoisTheodoret parle, comme ne fçachant pas
qu’il eût été à Ephefe. La troifiéme , à un évêque II7,
nommé Florentius; mais dans la lettre il parle en
p lu r ie r , comme aux évêques d’O ccid ent, qui dévoient
avec faint Léon prendre connoiifance de fa
caufe,En m ême tems il écriv it au patrice Anatolius,
le priant d’obtenir pour lui de l’empereur la liberté
d’aller.en O c c id en t , pour être jugé par les évêques II,:
•du païs : ou du moins de fe retirer à fon monaftere,
diftant de C y r de cent v in g t m ille s , d’Antioche de
i ioixante 8 cquinze , 8c à trois milles d’Apaméé; 8c
cela, fur ce qu’il avoitappris qu'on vouloirauffi le
chaffer de ,Cyr. Quoique nous n’aïons point les ré-
ponfes de faint Léon 8c des autres Occidentaux à
Theodoret : nous voïons par la fuite que fa députation
fut bien re çu e , 8c que le pape le rétablit dans
l ’épifcopat, fans avoir égard au jugement deDiof-
corc. L’emperur lui permit auili de fe retirer à fon
monaftere, où l’on croit qu’il compofa fon hiftoire ep.m. n 5.
ecclefiaftique ; 8c il y écriv it plufieurs lettres pour
fa juftificatlon 8c la confolation de fes amis.
Saint Lepn reçut cependant une réponfe de la eJ)' îr'
princeffe Pulquerie, témoignant fon affeétion pour
la foi catholique; dont il la remercia, la priant toujours
de foûtenir la demande qu’il faifoit d’un concile:
car dit-il, les choies humaines ne peuvent être
en furete, fi la foi n’eft foûtenuë par l’autorité roïale
8c facerdotale.Sa réponfe eft du feiziéme des calendes
d’A v r il, fous le feptiéme confulat de Valenti-
nicnavee Avienus, c’eft-à-dire, du dix-feptieme
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