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f.57.
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1 7 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
- Antioche s-’il etoit poflîble , pour approuver la réponfè
4 3 i ' que Jean & les autres evêques qui s’y trouveroient,
devoient envoïer a faint C yrille , ou du moins de
,
él, éé, 79> 1* / * ■ 1 / . . —,
1 approuver par écrit : il écrivit aulli la meme choie
a Th eod ore t, & leur envoia à tous deux la lettre de
faint Cyrille. Theodoret en approuva la doétrine,
crut que faint C yr ille étoit revenu de l’erreur, qu’il
avoit félon lui foutertuë dans les douze articles ; mais
il refufa de foufcrire à la condamnation de Neftorius ;
difant qu’il ne pouvoir condamner un homme , dont
fi n’avoit point été juge , qui étoit orthodoxe,
n avoit ete condamné que fur de faux extraits de les
!^r% ¡ü oeuvres.
Mais Alexandre d Hieraple rejetta abfolument ht
faint C y r i l le , prétendant y voir toujours
les memes erreurs ; voulant qu’il commençât par condamner
fes douze articles , & foutenant qu’il ne fa l-
loit point ufer de condefcendance en matière de fo i.
*.,s.<+. Quand j’ai vû ce changement, d it - il, d’Acace & de
Jean , j ai fouhaité que la terre m’engloutît ; & il la
crainte de Dieu ne m avoit retenu j’aurois tout quitté,
& m en ferois fui au deiert. J’arracherois plutôt mon
oeil d ro it , & je couperois plûtôt ma main droite, que
de confentir a cette impieté. Il propofoit toutefois ,
que deux ou trois d’entre les Orientaux allaffent en
8 ff'. Egypte , pour s aifurer mieux des fentimens de faint
Cyrille. Maximin d’Anazarbe, Helladius de Tarfe, &
Eutherius de Tyane , furent de l ’avis d’Alexandre ,
& rejetterent entièrement la lettre de faint Cyrille.
André de Samofate etoit de l’avis d’Alexandre, en ce
qu il croioit que faint C yr ille étoit toujours dans
1 erreur ; mais il croioit avec Theodoret, que l’on pouvoi
t pour le bien de la p a i x , ufer de condefcendance, “
& condamner en generai ceux qui admettoient deux N ' 43
fils ; ou qui difoient que J é s u s - C h r i s t étoi t un pur
homme.
jean d’Antioche croïoit que c’étoit alfez que. faint xix.
Cyrille condamnât nettement l’erreur d’Apollinaire-,
& la confufion des natures ; c’eft pourquoi, comme c. l6.
il defiroit la paix , il alla à Berée voir le vieil évêque
Acace , qu’ils regardoient tous comme leur pere,
& qui procuroit la paix de tout fon pouvoir. Après
une mûre délibération , ils réfplurent de prier Paul
évêque d’Emefe , d’aller en Egypte , pour conférer
avec faint Cyrille ; fçaehant combien les affaires
fe traitent mieux de vive voix,. Paul étoit un vieillard
habile , & homme de confiance , qui avoit
fouferit pour Acace de Berée au concile d’Eplïefe. Il
entreprit le voïage ; & Jean d’Antioche donna part
de cette réfolutïon à Alexandre d’HierapIe : l’exhortant
à l’approuver, & lui repréfentant que le temps
ne permettoir pas de traiter les chofes à la rigueur ,
ni de vouloir l’emporter'abfolument ; que ce n e -
toit pas une occafion de renoncer à to u t , & de s’ex-
pofer au martyre ; & qu’il falloit plûtôt procurer la
tranquillité de l’églife. Alexandre ne goûta pascette c.77.1^;
propoficion , & demeura toujours dans fa dureté ;
mais Dorothée de Marcianople , avec les autres
évêques de Mefie , approuvèrent la députation de
Paul : recommandant que l’on obligeât Cyrille à re-
connoître en Jefus-Chrift deux natures fans confu-
iion.
Paul d’Emefe étant arrivé à Alexandrie , fut obligé
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