
A n. 461.
Cod. 184.
X V I I I .
M o r t d e S .S i-
jn c o n Sty litc ,
Vit a per Anton»
». 16, al. 9,
j 4 i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
qui rendoit fidelement le tex te , fans aucun orne»
ment poétique. Elle avoit traduit de même lès prophètes
Zacharie 8c D aniel; 8c compoféen trois livres
du même ftile l’hiftoire de faintCyprien & de
fainteJuftine.Nous n’avons aucun de fes ouvrages,
mais feulementles centons d’Homere, c’eft-à-dire;,
la vie de Jefus-Chrift , toute par vers d’Homerè,
rapportes de fes differensouvrages. D’autres les attribuent
au patrice Pelage. Il y a auifi des centons
de V irg ile ,a ttr ib u e z à ProbaFaltonia femme d’A -
nicius Probus.
Saint SimeonStylite mourut vers le même temsj.
S’étant incliné pour prier , il demeura trois jours
en cette pofture, c’eft-à-dire, le vendredi, le famedi,
8c le dimanche. Antoine fon difciple épouvanté de
cette merveille monta à lui, 8c lui dit : le v e z -vou s ,
fe ign eu r , beniifez-nous. Il y a trois jours 8c trois
nuits que le peuple attend vôtre benediétion.Comme
il nerépondoit po in t, Antoine ajouta : Pourquoi
m’affligez-vous ? donnez-moi la main : nous
auriez-vous déjà quittés? Voïant qu’il ne parloit
p o in t, ilré fo lu td en ’en rien dire; 8c n’ofant le toucher
, il approcha l'oreille 8c ne l ’entendît point ref-
pirer ; mais il fentit une odeur excellente, qui for-
toit de fon corps. Il comprit qu’il eftoit mort; lui
baifalesycux 8c la barbe, 8c dit: A qui me laiflez-
vous feigneur ? où chercherai-je vôtre doctrine angélique
: qui pourra regarder vôtre colomne fans
vous 8c retenir fes larmes? que répondrai-je aux malades
qui viendront vous chercher? Il s’endormit de
trifteiîe: le faint lui apparut 8c lui dit: Je n’abandonnerai
point cette colomne, ce lieu, ni cette mon-
L i v r e v i n g t - n e v v i e ’ m e : 547
tagne. Faites fçavoir fecretement cette nouvelle à
Antioche, depeur qu’il n’y eût du tumulte, 8c ne
ceflez point de iervir en ce lieu.
Antoine étant éveillé , erivoïa un frere fidele à
Antioche avertir l’évêque Martyrius. il v in t auffi-
tôt avec trois autres évêques ; 8c Ardabure maître
delà milice en Orient avec fes troupes, pour garder
le faint corps, de peur que le peuple affem-
blé des villes voifines ne l’enlevât. On le porta à
Antioche en chantant des hymnes 8c des pfeaumes;
mais tout le peuple du pais étoit dans une grande
trifteiTe, de ce qu’on leur ôtoit une telle pro-
teéfcion, 8c de ce que l ’évêque d’Antioche avoit
défendu que perfonne n’y touchât. On le portoit
fur des mulets à caufe de la longueur du chemin :
car il y avoit trois censftades, c’eft-à-dire, quinze
lieues. Un homme qui en punition d’un grand
péché étoit fourd 8c muet depuis onze an s ,fe je tta
devant le cercueil, en criant: Vous êtes le bien venu
ferviteur de Dieu , vous me guérirez 8c jevoux
fervirai toute ma vie. Il fe releva, prit un des mule
ts, 8c dés ce moment fe trouva guéri.
Tous les habitans d’Antioche vinrent au-devant
des précieufes reliques; 8c en chantant8c portant
plufieurs flambeaux, ils les mirent dans la grande
é g life , 8cde-là dans une autre, qu’on appelloit la
penitence. Il fe fit plus de miracles à fon tombeau,
qu’il n’en avoit fait pendant fa vie ; 8c l’homme qui
avoit été guéri demeura le refte de fes jours à fervir
l’églife. Tout ceci eft tiré du récit d’Antoine difciple
du faint. Saint Simeon vécut environfoixaneSc
n eu f ans. Il en avoit treize quand il embraifalaYie
Z z z ij
e. i j .
Evagr, i,c» r j .
Anton, e. 17I
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