
1 4 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
•------------- toujours en chantant Si portant des cierges , Si ils
A n . 431. arrivèrent au bout de la ville en chantant le dernier
Août. pfeaume. Le peuple les voïant paiTer , crioit contre
Neftorius.
■frJÈjm Quand ils furent arrivez à l'églife de faint Mocius,
on lut la lettre du concile ; & le peuple s’écria tout
d’une voix : Anathême à Neftorius. Saint Dalmace
monta à la tribune , & dit : Si vous voulez entendre ,
faites filence : ne vous troublez p o iq t , Si donnez-
vous patience. L’empereur a lu la lettre qui vient
de vous être lûë , Si en a été perfuadé. Je lui avois
dit , quand il vint me voir , qu’il falloir écrire au
iaint concile , ce qu’on lui avoit dit ; mais on ne l’a
point écrit. Pour ne le pas chagriner, j’ai laifle lerefte,
que ceux qui lui ont fait le rapport n’ont pas déclaré.
Je lui ai donc dit ce qui con v en o it, que je ne puis
à prefent vous dire : car ne croïez pas que je veuille
me faire valoir. Le Seigneur brifera les os de ceux
qui plaifent aux hommes. L ’empereur a entendu
par ordre tout ce qui s’eft paffé, il en a rendu grâces
à Dieu , Si a approuvé la procédure du concile ,
comme il étoit digne de lui. Ce ne font pas mes paroles
qui l’ont perfuadé , mais il a fuivi la foi de fes
peres. Enfin il a reçu la lettre comme il fa llo ir ,
il l’a lûë ; & y, ajoutant foi , il a dit : S’il eft ainfi ,
que les évêques viennent. Je lui ai dit : On ne leur
permet pas de venir, Perfonne , m’a-t’il dit , ne les
empêche. Je lui ai dit : On les a arrêtez. De l’autre
parti', plufieurs vont Si viennent librement ; mais
on ne permet pas de vous rapporter ce que fait le faint
concile. Je lui ai dit encore devant tout le monde ,
pour foutenir le parti de Cyrille : Qui voulezvous
L i v r e v i n g t - s i x i l ’m e . 144
lez-vous écouter, fix mille évêques, ou un feul impie ?
J’ai dit fix mil.le, en comptant ceux qui dépendent
des métropolitains. Cela tendoit à avoir un ordre pour
faire venir des évêques, comme il en vient de la part
du concile, qui expliqueront ce qui s’eft paifé. L’empereur
m’a répondu : Vous aves bien dit : priés pour
moi. Je fçai que l’empereur eft attaché à Dieu Si au
faint concile, Si n’écoutera plus les hommes pervers.
Priés donc pour l’empereur Si pour nous. Le peuple
de Conftantinople s’écria tout d’une voix : Anathême
à Neftorius.
L ’empereur envoïa donc un ordre aux évêques des
deux partis , c’eft-à-dire , de faint Cyrille Si de Jean
d’A n tio ch e , d’envoïer d’Epheie chacun les députés
qu’ils jugeroient à propos, pour venir à la cour l’in-
ftruire de vive voix. C e t ordre fut adreifé au comte
Jean ; & cependant faint Cyrille & Memnon dévoient
demeurer en prifon. En même-tems les évêques
, qui étoient à Conftantinople , au nombre de
fept , répondirent aux peres du concile , par une
lettre dattée du vingtième de M e fo r i, indidtion quinzième
; c’e f t - à -di r e , du treizième d’Aouft 431.
où ils les félicitent de leurs fouffrances:, pour la bonne
caufe : offrant de les aller trouver ; ou de demeurer
à Conftantinople , félon que le concile leur ordonnera.
Le clergé de Conftantinople leur écrivit
auffi ; Si à la tête de cette lettre font nommés les
premiers, Dalmace , T ig r iu s , Samfon Si Maximien ,
comme les principaux prêtres. Nous a v o n s , difent-
i l s , fait lire publiquement dans l ’églife vos lettres
adreflées à l’empereur , touchant la dépofition de
Neftorius. Tou t le peuple l’a approuvée comme nous,
Tome V I, X
A n . 4jr.
VII.
Réponfès des catholiques
de C o i t -
f t a n t in o p l e au
concile,
Conc. Eph.pagi
78 i .
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