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remment dans les charges publiques , il fe retira au
monaftere de Lerins,. ou profitant de ion loifir, il
écrivit pour Ton ufage deux mémoires, qui contiennent
d excellentes réglés pour fe garantir de toutes les hcre-
fics. il y cathe Ion nom fous celui de Pereormus, c’cft»
a-dire , étranger. Il met pour fondement qu’il faut fe
tenir a l’autorité de la loi divine | & enfuite à la tradition
de 1 eglife catholique. L’écriture ne fuffit pas j,
parce qu on 1 explique diverfement , & chaque hérétique
pietcnd la v o ir pour foi. C ’cft donc de l’églife
^ # ^aut en apprendre le vrai fens ; 8c dans-
1 eglife meme , il faut s en tenir à ce qui a toujours été
cru par tout & de tous ; car ceft-la ce q u ie ft proprement
catholique , c’eft-à-dire , univerfel. Ainfi lorf-
qu une partie de 1 eglife fe fépâre de la communion du
îe fte , il faut preferer tout le corps à ce membre retranche
-,8c fi une nouvelle erreur s'efforce d’infede r toute
1 e g life , il faut s’attacher à l’antiquité. On doit con-
fulter les dodeurs approuvez, qui ont vécu en divers,
lieux 8c en divers temps, dans la communion de 1 e-
glife , 8c tenir pour certain , ce que tous ont enfeigné'
clairement0 unanimement, 8c fans varier.
Il apporte enfuite 1 exemple des Donatiffces iéparez
du refte de 1 eglife & des Ariens, qui avo-ient léduit
ou opprime prefque tous les évêques d’Occidcnt : on
oppofoit aux Donadftes le plus grand nombre ,,aux-
Ariens toute 1 antiquité. Il infifte principalement- fur
cette maxime ; qu’il n’eft jamais permis d’innover
dans les dogmes de la religion ■> & quand Dieu permet
que les perfonnages' confidcrables dans l’éghfe en-
feignent quelque, nouveauté j. c’eft pour éprouver
notre foi. Il en apporte pour exemple Neftorius, qui
s etoit acquis, dic-il , leftime des évêques & l’amour
du peuple ; qui en prêchant tous les jours, refutoit les
Juifs , les Gentils, les heretiques : quoiqu’il y eut en
lui plus de merveilleux que d’utile , & plus de réputation
que d ’effet. Il rapporte auili 1 exemple de
Photin 8c d’Apollinaire -, 8c il explique les erreurs de
tous les tro is , qu’il réfuté fommairement ; s’attachant
particulièrement à établir contre Neftorius 1 unité de
perfonne en Jefus-Chrift , fans préjudice de la diftinc-
tion des natures. En Dieu , dit i l , il y a une fubftance
en trois perfonnes: en Jefus-Chrift deux fubftances &
une perfonne. Il marque que quelques-uns abufoient
du mot de perfonne : le prenant, fuivant la lignification
originaire du mot la tin , pour un perfonnage feint
comme ceux des theatres. Ainfi quand ils difoient que
Dieu s etoit fait homme en perfonne , per perfonam,
ils vouloient dire en apparence , retombant dans l'erreur
des Manichéens. -
Après cette digreffion , il rapporte encore l’exemple
d’Origene & de Tertullien pour montrer que l’on ne
peut jamais s’appuïer fur l’autorité d’aucun dodeur
particulier 5 8c il revient à la réglé , de s’en tenir ferme
à l’antiquité , & d’exclure toute nouveauté , qui eft le
caradere de l’herefie ; puifque la dodrine chrétienne
.n’eft pas une invention humaine , mais un dépôt que
Dieu a confié à fon églife. Non , d it-il, qu’il ne foft
permis, 8c même utile de faire quelques .progrès dans
cette dodrine ; mais feulement pour l’eclaircir 8c 1 affermir
fans la changer ; pour écrire fommairement
la tradition, & par un nouveau mot , exprimer la
fo i ancienne. Il marque enfuite les différentes ma-
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