
i o 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . ’’
affligé , continue- t’il , de l’empreffement des faints
moines contre nous ; mais quand ils reilufciteroienc
tout ce qu’il y a d^ mort depuis le commencement du
monde , je les prie de fe tenir en repos-, & de prier
pour nous : s’ils nous condamnent, que Dieu leur pardonne
, ils ne font pas de plus grande autorité que les
s- apôtres, ou les anges du c ie l, que Jefus-Chrift ana-
thematife par la bouche de faint Paul , s’ils prêchent
au de-là de fon évangile : il vous leur envoi'ez -quelqu’un
, affurez- les que quand même Jean me donne-
roit tout le roïaume des deux , je ne communiquerai
pas avec lui , jufqu’à ce que l’on ait corrigé ce qui a
caufé ce naufrage univerfel de la foi. Dieu foit loué:
ils ont pour eux les conciles, les fieges, les roïaumes ,
les juges ; & nous avons Dieu & la pureté de fa
foi.
M. Theodoret lui répondit : Je vous prie ne fongez pas
feulement a la f o i , mais encore à la paix des é g life s ,
qui font en vérité trop ébranlées ; &c nous devenons
ijr. la fable du peuple. Et ailleurs : A ce que je vois ,
notre opiniâtreté ne produira rien de bon des églifes
feront troublées, & nos troupeaux expofez aux loups.
Il eft à craindre que Dieu ne nous puniffe de cette rigueur
exceifivc -, &c de ce que nous regardons plus
notre in té rê t, que celui des peuples. Balancez le gain
& la perte, & choififfez le moindre mal. Alexandre
w- répliqua: Il eft inutile de tant redire les mêmes chofesj
rehfez mes lettres , fans m’importuner davantage.
Vive Dieu , en comparant les avantages , je préféré
le defir de Dieu & du roïaume des cieux , à l’honneur
& a la gloire du f ie c k ; & en comparant les pertes,
L i v r e v i n g t - s i x i e ’ m e 107
j’aime mieux fouffrir ici l’e x i l , la mort & les railleries
des hommes, que lefupplice éternel. Ne vous étonnez
pas, fi nous écrivons différemment. Vous croïez C y rille
catholique ; & moi je le crois heretique. Quand
on chaffoit de notre remps les bienheureux évêques.
Meleee , Eufebe , Barfes & les autres : Dieu prenoit
foin de leurs églifes, & il ne leur en a pas demandé
compte. Faites ce que vous jugerez utile à la votre.
Il dit encore , écrivant à Melece de Mopfuefte : Dieu
fe contenta d’un feul homme au temps du déluge, &
de trois à Babilone dans la fournaife.
Theodoret aïant conféré avec Jean d’A n tio ch e ,
convint qu’on ne parleroit point de la dépofition de
Neftorius, mais feulement de la f o i , dont ils étoient
d’accord , & rentra ainiî dans fa communion. Maxi-
min d’Anazarbe, & les autres évêques de la fécondé
C ilic ie , acceptèrent ces conditions ; & écrivirent en
corps à Jean d’A n tio ch e , pour rentrer en fa communion
: à la ré fe rv ed e Melece de Mopfuefte, qui demeura
dans le fchifme , difant : Que m’importe d’être
en grande ou petite compagnie. Theodoret fit encore
entrer dans cette paix Hellade de Tarfe , & les
autres évêques de la premiere Cilicie. Ceux d’Ifaurie
fe rendirent auffi. Melece étant demeuré feul opiniâtre
de toute la Cilicie , Jean d’Antioche le dé-
pofa , ordonna à fa place évêque de Mopfuefte Cho-
mafius ou Thomas -, & obtint un ordre de l’empereur
, pour cnvoïèr Meleee en exil à Melitine en A r ménie.
Theodoret fit alors fes derniers efforts pour gagner
Alexandre d’Hieraple. Il lui écrivit dans les
Sup. liv . x v i.
16. 33.
xvii. ». 17*
c. i$6:
X X X Ï I .
Réanion de Tfiecr-
doret & des Cili—
ciens.
c. l 6s>. 161. 163.
e. 137.
c. r 5'8-
c. K O . Idl.
c. 1 6 6 . 168.I 7 t
c. I7î- i74 * i75>
c . 17 6. 177*.