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qUant £ ceux qUj fe difent moines, & qui font inc
* connus; qu’ils forcent de la v ille , comme des im-
pofteurs, qui ne font que du fcandale.
Les magiftrats ne laiflerent pas de faire entrer
Carofe & Dorothée avec toute leur fuite; entre lef-
quels étoient Barfumas le Syrien, & i ’eunuqueCa-
lopodius. On leur fit reconnoître leur requête, & o n
en ordonna la leéfcure. Mais Anatolius dit: Les prêtres
Calopodius & G eron ce, qui font avec e u x ,
font dépofez il y a long-tems, & il ne leur eft pas
permis d’entrer. Perfonne ne nous l’a dit jufqu’ici,
répondirent-ils. L’archidiacre A ëtius s’approcha de
Calopodius, & lui dit: L’archevêque vous dit par
ma bouche que vous êtes dépofé: fortez.Pour quelle
raifon, dit Calopodius ï comme heretique,repondi t
' l’archidiacre. On lut la requête donnée au nom de
d ix -h u it , qui fe difoient abbez ; & de tous leurs
conforts , tant clercs que moines & laïques. Elle
tendoit à demander à l’empereur fa protedùon
contre la perfecution des clercs , qui vouloient
exiger deux des foufcriptions forcées , & les chaf-
foient de leurs monafteres Si des autres églifes où
ils demeuroient
Alors D iogene évêque de C yz iq ue dit:Barfumas
qui eft entré avec eux a tué le bienheureux Flavien.
Il y étoit & difoit : Tuë. Il n’eft point compris dans
la requête. Pourquoi eft-ii entré ? Tous les évêques
f . j2.j. s’écrièrent : Barfumas a ruiné toute la Syrie ; il'rtous
a amené quille moines. Les magiftrats dirent aux
moines: L’empereur a fait aflembler le concile,
comme vous avez demandé, Scvousyafaitentrer;
Souifrezdonc que le concile vous inftruife de ce qu’il
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a réglé touchant la foi. Carofe, Dorothée, Si les
autres moines dirent : Nous demandons qu’on liie
nôtre requête. C ’en étoit une autre adreiïée au concile.
Les évêques s’écrièrent : Chaifez le meurcrier
Barfumas ; envoïez-leàl’amphithéâtre; anathême à
Barfumas*: Barfumas en exil, ils demandent qu’on
l’envoïe à l’amphithéâtre,pour être expofé aux bêtes.
On lut la requête adreifée au concile au nom
des abbez Sc de tous leurs freres en Jefus-Chrift,
qui demandoientque Diofcore Si les évêques qui
étoient avec lui, fuflent prefens au concile.
Comme on eut lù ces paroles, tous les évêques
s’écrièrent : Anathême à Diofcore : Jêfus-Chrift l’a
dépofé; chaifez cesgens-ci:ôtez l ’opprobre du concile.
Faufte Si les abbez catholiques dirent : Otez
l’opprobre des monafteres. Les magiftrats firent
continuer la letfture de la requête, qui rouloit tout
fur lerétabliiTement de Diofcore, comme confer-
vateur de lafoi de Nicée, avec proteftation fi on le
refuioit, de renoncer à la communion du concile.
Alors l’archidiacre Aëtius lut dans un livre le canon
cinquième d’A n tio ch e , portant que le prêtre ou
diacre qui fe fepare de la communion de fon é v ê que
pour tenir à part dés aifemblées, doit être dépofé
; ôcs’il perfifte dans fon fchifme, doit être c h a t
fé comme feditieux par la puilfance feculiere. Les
évêques s’écrièrent: Ce canon eft jufte; c’eft le canon
des faints peres. Les magiftrats demandèrent
aux moines fchifmatiques,s’ils confentoient aux décidons
du concile. Carofe d it: Je connoisla foi de
N ic é e , dans laquelle j ’ai été baptifé; je n ’encon-^
nois point d’autre.Ils font évêques,ils peuvent nous
G g g ï j
A n. 451,
t. 518.
Sup,liv.yi i i ,
n. 11.