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Vita S, Dan,
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598 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e
An. 47^ cedoine & la lettre de S- Léon, où la foi eft fi clairement
expliquée , à rétablir dans lefiege d'Alexandrie
l’évêque catholique, 8c enchaffer bien loin le
meurtrier Timothée.
En même temps il écrivit à Acacele chargean t,
meme comme fon légat,de fe joindre aux Prêtres 5c
aux moines qui refiftoient à Timothée, 8c de folli-
citeravec eux l’empereur, pour l’exclure d’Alexandrie,
& empêcher qu’on ne parlât de tenir un nouveau
concile. C a r , d it - il, on n’en a jamais tenu que
quand il s’eft élevé quelque nouvelle erreur,ou quelque
doute dans les dogmes, afin qu’il fût éclairci
par la commune délibération des évêques.
Acace de concert avec les moines de Conftanti-
nople , réiolut d’appeller S. Daniel Stylite ,& lui
manda ce quefaifoit l'empereur Bafilifque ; qui de
fon cote lui envoïa des plaintes contre Acace,l’ac-
cufantde foulever la ville contre lui, de corrompre
les foldats, ôc de le charger d’inj ures. Daniel répondit
à l’empereur, que Dieu détruirait fon regne, 6c
ajouta des reproches fi vehemens, que l’envoie n’o -
fa s en charger, 6c pria le faint de les écrire dans une
lettre cachetée. Le patriarche de fon côté aïant af-
fembléplufieurs évêques , envoïa pri‘er Daniel de
venir au fecours de l’églife ; 6c comme il ne pouvoir
fe réfoudre à defeendre de fa colomne, Acace les
renvoïa, avec ordre de faire les derniers efforts. Ils
témoignèrent l’excés de leuraffliéfion par leurs gei-
tes , leurs paroles 6c leurs larmes; 6c lui propoferent
1 exemple de Jefus-Chriil même , qui eft defeendu
du ciel pour notre falut. Daniel defeendit enfin 6c
Theod. Un.
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L i v r e v i n g t - n e u v i e ’ m e . 595»
fut reçu par les évêques 6c le patriarche, avec une
joïeincroïablei II fe trouva dans les aifemblées du
peuple , qui s’émut jufqu’à menacer de brûler la
ville. Bafilifque épouvanté fortit de CP. aïant ordonné
aux fenateurs, de ae point voir Acace. Mais
Daniel fui vides moines ôede quantité de peuple fortit
auifi , 6c alla à l’Hebdomon, où étoit l’empereur.
Comme il arrivoit, unGorh regardant par la
fenêtre, v it qu’on le portoit : car fa maniéré de v i vre
toùjours d e b o u t , lui avoir tellement enflé les
p ie d s , qu’il ne pouvoit marcher. Ce Goth voïanc
donc qu’il fefaifoit porter, dit en s’en mocquant :
Voila un nouveau con fu l, mais aufli-tôt il tomba
mort. Les gardes craignantpourl’empereurmême,
empêchèrent Daniel d’entrer dans le palais. Il fe- 141,
coiialapouifiere defes piedsfuivant l’évangile, ordonna
a ceux qui l’accompagnoient d’en faire autant,
6c retourna àConftantinople fuivi de plufieurs
foldats étonnez de fon habit 6c de fa maniéré de v i vre.
L’émpereur l’envoïa prier de revenir ; mais il Je
refufaavec indignation : enfin après y avoir envoïé
plufieurs perfonnes , l’empereur vin t lui-même
trouver le faint, 6c fe jettaà fes pieds, lui demandant
pardon,mais D aniel lui fit des reproches, 6c dit
auxaflïftans : Cette feinte humilité n ’eft qu’un artifice
dont il couvre fa cruauté : vous verrez bien- tôt
le pouvoir de Dieu , qui abbat les puiflans. Aïant
ainfiprédit lachute de Bafilifque, 6c fait plufieurs
miracles, il retourna fur fa colomne. Il y eu t aufli un
moine nommé Olympius , qui parla à l'empereur
Bafilifque avec grande liberté.
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