
XXIX.
J u f tific a c io n de
S. C y r ille .
Conc. Eph. j
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i& o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
moicnt S. Cyrille , & prétendoient qu’il s’étoit trop
relâche dans l'accommodement avec les Orientaux,
ils reprenoient leur expofition , Sc difoient. Pourquoi
C yrille a-t-il fouffert & même approuvé qu’ils
nommaflent deux natures ? Les Neftoriens dilenc
qu’il eft de leur fentiment, & impofent à ceux qui
ne fçavent pas exadtement la vérité. Il falloir que ces
mauvais bruits fuiTent répandus à Conftantinople ,
puifque faint Cyrille les marque dans -une lettre au
pretre Euloge, qui y refidoit de fa part, & qui eft une
inftrudtion de la manière d’y répondre, & une explication
précife de la doélrine catholique fur ce point.
Il écrivit auiïi à Donat évêque de Nicopolis enEpire,
pour prévenir ces fortes de calomnies , qu’il eût retraité
ce qu’il avoir écrit contre Neftorius ; & lui raconte
tout ce qui s’étoit paffé daqs cet accord , & la
négociation de Paul d’Emefe.
Il en rendit compte à Acace, évêque de Melitine
en Arménie , fan ancien ami ; & après lui avoir rapporté
le fait, il ajoure : Les partifans de Neftorius dé-
fefperez defe voir abandonnez, reffemblentàdesgens
qui fe n o ien t, & fe prennent à ce qu’ils peuvent. Ils
déchirent malicieufement ceux qui ne font pas dans
leurs fentimens. Ils difent que les Orientaux n’ont
point renoncé aux erreurs de Neftorius, & nvaccu-
fent moi-même de penfer le contraire de ce que j’ai
é c r it , & d avoir reçu un nouveau fym b o le , comme
au mépris de 1 ancien. Mais quoi ? fi Neftorius avoit
lui-même condamné fes erreurs , Se donné par écrit
une confeffion de foj catholique , dirait-on qu’il
auroit fait un nouveau fymbole ? Il explique enfui-
t f combien l’exppiuipn de f o i , qu’il avoit reçue des
Orientaux
L i v r e v i n g t - s i x i e ’ me. tô t
Orientaux eft différente de la doébrine de Neftorius.
Le même Acace aïant demandé à faint Cyrille l’ex- g R lM*
plication myfterieufe du bouc émiffaire , dont il eft Canc■ t th-
parlé dans le Lévitique ; faint Cyrille lui écrivit une * 5
grande lettre , où il di t , que c’eft une figure de Jefus-
Chrift : aufti-bien que l’autre bouc , qui étoit immolé
en même-temps. Que ce dernierreprefente l’humanité,
félon laq uelle il afouffert pour nous ; Se l’autre fignific
la divinité, félon laquelle il a été libre & exemt de la
mort. Il explique de même les deux oifeaux,que le Ep‘ ? U7'
lépreux devoit offrir pour fa purification ; à cette oc-
cafion , il s’étend fur le myftere de l'Incarnation, Se
explique au long l’unité de perfonne en deux natures.
Saint Cyrille écrivit auffi pour fa juftification à Suc-
ceffus , évêque de Diocefarée en Ifaurie , qui l’avoit EPiJl-cy -t
con fulté , s’il falloir dire , qu’il y a deux natures en
Jefus-Chrift. D ’abord il établit contre Neftorius , que
Jefus-Chrift eft u n , Se devant Se après l’Incarnation :
puis il ajoute, que cette union vient du concours des
deux natures : qu’après l ’union nous ne les divifons
plus -, mais que nous difons comme les peres, une nature
de Dieu Verbe incarnée : ce qu’il explique auffi- f
tôt , en d ifan t, qu’il y a deux natures unies; mais
que Jefus-Chrift eft un. Et il apporte l’exemple de la
nature humaine , où chaque homme eft un , quoique
compofé d’ame Se de corps, qui font de nature fi différente.
I l répond enfuite à une autre queftion ; comment
le corps de Jefus-Chrift eft divin après la réfur-
reélion ; non qu’il ait changé de nature ; mais parce
qu’il eft délivré des infirmitez humaines.
Tome V I . C e