
A i * .
Coelefi. epi(t. ad
fier. C. P .
y i l t.
Seconde lecere
d e faine C y r i lle à
N e ito r iu s .
A n . 430.
1 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
ment par tout mere de Chrift & non du Dieu Verbe?
Je crois que votre fainteté aura déjà appris par la renommée
les combats que nous avons foutenus fur
ce fujet ; & qui n’ont pas été inutiles : car plufieurs
fe font corrigez & ont appris de nous, que l’enfant
doit être confubftantiel à fa mere ; qu’il n’y a aucun
mélange du Dieu Verbe avec l’homme ; mais une
union de la créature &: de l’humanité du Seigneur,
jointe à Dieu & tirée de la Vierge par le faint Efprit.
Que ii quelqu’un emploie le nom de Theotocos à caufe
de l’humanité jointe au Verbe & non à caufe de celle
qui l’a enfantée : nous difons que ce mot ne lui convient
pas , car une vraie mere doit être de la même
nature que ce qui eft né d’elle. On peut toutefois le
fouffrir à caufe que le temple du Verbe , inféparable
de lu i, eft tiré d’elle : non qu’elle foit merè du V e rb e ,
car une perfonne ne peut enfanter celui qui eft plus
ancien qu’elle. A v e c cette lettre , Neftorius en-
voïa au pape fes écrits fur l’Incarnation , fouferits de
fa main , par un homme de qualité nommé Antkw
chus,
Vers ce temps-là faint C yrille écrivit fa dix-huitiéme
lettre pafcale pour l’année 430. où la pâque étoit le
quatre de Pharmouthi, c’eft-à-dire le 30. de Mars. Il
y traite de l’Incarnation & réfuté au long les erreurs
de Neftorius. Enfuite il reçût des lettres de les clercs
réfidans à C . P. particulièrement du diacre Marty-,
rius qui y faifoft les affaires de l’églife d’Alexandrie,
Ils envoïerent à faint C yrille la réponfe que le prêtre
Photius avoir faite à fa lettre aux fohtaires 5 & quelques
nouveaux fermons de Neftorius. Ils lui apprirent
auffi qui étoient ceux qui répandaient contre
lui
L I V R E V I N G T - C I N QJU I E*M E . 1 7
lui des calomnies à C . P. & que les fcéfcateurs de
Neftorius partaient de paix & de réconciliation. Sur
ces avis S. Cyrille écrivit une fécondé lettre à Neftorius
au mois de Mechir , indiétion 13. c’e f t - à -d i r e ,
vers.le commencement de Février 430. peut-être dans
le concile qui fe tenoit félon la coutume avant le ca rême.
Dans cette lettre faint C yr ille marque d’abord
•qu’il eft averti des calomnies que l’on répand contre
l u i , & qu’il en connoît les auteurs ; mais fans
s’y arrêter il vient à Neftorius, & l’exhorte comme
fon frere à corriger fa doctrine , & à faire .ceffer le
foandale , en s’attachant à la doétrine des peres. Il
entre enfuite dans l ’explication du myftere de l’Incarnation
, & d i t , qu’il faut admettre dans le même
J. C . les deux générations, l’éternelle par laquelle il
procédé de fon pere , la temporelle par laquelle il
eft né de fa mere -, que quand nous difons qu’il a
fouffert & qu’il eft reffufeité , nous ne difons pas que
le Dieu verbe ait fouffert en fa propre nature, car la
divinité eft impaffible ; mais parce que le corps qui
lui a été :fait -propre , a fo u ffe r t, on dit auffi qu’il a
fouffert lui-même 3 nous difons aînfi qu’il eft mort.
JLe verbe divin eft immortel de fa nature , il e ftja vie
ïnème s mais parce que fon propre corps a fouffert la
m o rt, on dit que lui-même eft mort pour nous. Ainfî
fa chair étant reffufeitée on lui attribue la réfurrec-
don . Nous ne difons pas que nous adorons l’homme
avec le Verbe, de peur que le mot avec 11e donne
quelque idée de diviiîon ; mais nous l’adorons comme.
une feule & même perfonne, parce que le corps
du Verbe ne lui eft pas étranger. Et,enfuite : CVft
Tome V I , Ç
A n . 430.
Conc. Chalced.
Acî. 1 . p.-138.
Cone. EpJt.p. l i
c. 8. ap. Mcrs
Garn.p. 4$.