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— *“ reux évêque L éon , pour aflifter au faint concile
4 4 9» & fa fainteté l’auroit fait s'il y en avoit quelque
exemple. Mais vous fçavez que le pape n’aaflifté,
ni au concile de N ic é e , ni à celui d’Ephefe; ni à aucun
autre femblable: c’eft pourquoi il nous a envoies
ici pour le reprefenter, 8c nous a chargés de
lettres pour vous,que nous vous prions de faire lire.
Diofcore dit: que l’on reçoive les lettres écrites au
iaint concile écumenique,par notre très-faint frere
Léon. Mais au lieu de les lire, le prêtre Jean pro-
pofa de lire une autre lettre de l'empereur à D iof-
a. core; 8c Juvenalde Jerufalem en ordonna la le&ure.
C ’étoit la lettre qui ordonnoit, que Barfumas alfi-
fteroic au concile. Juvenal dit: J'aireçuun pareil
ordre touchant Barfumas ; c ’eft pourquoi il eft rai-
fonnable qu’il aflïfte au concile. Enfuite le comte
Elpidelut lacommiflion de l’empereur, pour lui 8c
pour le tribun Euloge, 8c fit faire la leéture de la
lettre de l’empereur au concile , qui accufoit Flavien
d ’avoir émû des difputes fur la foi contre Eutychés
\
Alors Thalalïius évêque deC e fa ré edit:qu e fu i-
vant l’intention de l’empereur marquée dans cette
lettre, il falloir commencer par la queftion de la
f o i , toute autre affaire ceffante. L’évêque Jules légat
du pape en convint. Diofcore dit: Nous ne fom-
mes pas affembiéspourexpoferla foi que nos pcres
ont déjà expofée, mais pour examiner fi les nouvelles
opinions conviennent aux décifions des peres.
Il faut donc commencer par cet examen. Voudi iez-
vous changer la foi des peres ■ Le concile dit : Si
quelqu’unlachange qu'il foit ana.thême : Si quel-
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qu’un y ajoute, qu’il foit anathême. Gardons la foi
de nos peres. Ils firent encore quelques acclamations
à la loüange de Diofcore. Alors le comte Elpi- h 1}l' E'
déd it: Puifque vous êtes d’accord fur la fo i, ordonnez
que l’on faffe entrer l’archimandrite Eutychés,
qui eft le fujet de cette aétion; 8c qu’il vous explique
fes fentimens. Le concile y.confentit; 8c quand il
fuc entré, Thalaffia^de Cefarée l’invita à expliquer
fes défenfes.
Eutychés dit: Te me recommande au Pere 8c au I xxxix.
1 r ■ ,_ /• . \ • n ■ * R equ ê te d'Eu. F u s , 8c au laint E lp ru , & a votre jultice.Vous etes tychés-
témoins de ma foi, pour laquelle j ’ai combattu avec ^ ^
vous dans le premier concile affemblé ici. J’ai entre
les mains un libellé de ma foi: faites-le lire. On le
hn:Ilconten oitle fymbole de Nicée, avec une pro-
téftation de vivre 8c mourir fuivant cette f o i , 6c
d’anathematifer Mânes , Valentin , Apollinaire, , ?• lis-
Neftorius 8c tous les heretiques, jufques à Simon
le Magicien; 8c ceux qui d ifen t, que la chair de
Jefus-Chrift eft defcenduë du ciel. Enfuite il ajoû-
toit : Vivant fuivant cette f o i , j ’ai été accufcpar p. h*, a.
Eufebe évêque de Dorilée , qui a donné contre
moi des libelles, oùilmen ommoitheretique, fans
fpecifier aucune herefie : afin qu’étant furpris 8c
troublé dans l’examen de ma caufe , il m’échappât
de dire quelque nouveauté. L’évêque Flavien m’ordonna
de comparaître, lui qui étoit prefque toujours
avec mon accufateur; croïant, parce que j ’a-
vois. accoutumé de ne point fortir du monaftere ,
que je ne me prefenterois pas, 8c qu’il medépofe-
roit comme défaillant. En effet loriqueje venois
du monaftere à Conftantinople, lefilentiaire Ma-
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