
A n . 415».
C. It.
Cyrill. Apol.
Cône. Eph. part,
c. y 1 yp. 1054. c.
IV.
Premiere lettre
de faint Cyrille à
N e f to r iu s .
hpißt 1. ad N&fi.
Ep. #d Ctxlefi.
a. 14.
Ep iß. ad Neft.
10 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
très-mauvaife réputation. Il en nomme tro is , Chere-
m o n , V ié to r , Sophronas, & ajoute un jeune homme
fils d’un nommé Flavieri. Neftorius fe fervit de ces
gens-là pour calomnier faint Cyrille 8c les engagea àt
préfenter des requêtes contre lui. à Neftorius même,
8c à l’empereur Theodofe.
Saint Cyrille apprit par des gens dignes de foi qui
vinrent à Alexandrie , le chagrin que Neftorius avoit
contre lui. D ’ailleurs il reçût une lettre du pape faint
Celeftin 8c de plufieurs évêques qui étoient avec lui ,
apparemment affemblez en concile. Ils l’avertiiToient
qu’ils avoient reçu les copies des fermons de Nefto-
rius ; 8c demandoient s’il en étoit effeétivement l’auteur
y témoignant en être fort feandalifez. Il venoit
auifi de toutes les égl'ifes d’Orient des perfonnes qui
en murmuroient. Saint Cyrille voïant tout cela fu t
tenté de déclarer à Neftorius par une lettre fynodale
qu’il ne pouvoir demeurer dans fa communion s’il ne
changeoit de langage 8c de fentimens ; mais il fit réflexion
, comme il d it , qu’il faut tendre la main à nos-
freres pour les relever quand ils font tombez ; 8c il fe
réfolut àlui écrire pour .çflaïer de le ramener. Comme
Neftorius fe plaignoit principalement de fa lettre
aux folitaires, il dit : Ce tumulte n’a pas commencé
par ma lettre , mais par les écrits qui fe font répandus,,
foit qu’ils foient de vous ou non ; & qui faifoient
un tel defordre , que j’ai été obligé d’y remédier,
Vous n’avez pas raifon de vous plaindre & de crier"
contre m o i, vous qui avez excité ce trouble : corrigez
plutôt votre difeours , & faites ceifer ce fcandale uni-
ver fel en nommant mere de Dieu la fainte Vierge..
A u refte ne doutez pas que je ne fois préparé à foufi-
L i v r e v i n g t -c i n q u i e ’ m e ." Il
frir tout pour la foi de Jefus-Chrift, même la prifon ——--------- •
¿c la mort. A n . 419,
Neftorius ne vouloit point répondre à'cetre lettre : a rmais
le prêtre d’Alexandrie que faint C yrille en avoit
chargé le preffatant, qu’il ne pût s’en difpenfer. Sa ré-
ponfe n’eft qu’un compliment affeété fur cette-douce
violence. L’experience fera voir , dit - i l , quel fruit
nous en tirerons, pour moi je conferve la patience 8c
la charité fraternelle, quoique vous ne l ’aïez pas gardée
à mon égard, pour ne rien dire de plus fâcheux. Cette c. 14,1
lettre fit voir à faint Cyrille qu’il n’y avoit rien à ef-
perer de Neftorius, 8c ce qu’il apprit enfuite le montra
encore plus clairement.
Il y avoit à C . P. un évêque nommé Dorothée, in- t v.
tereffé, flateur,étourdi : qui en pleine aifemblée, Nef- tonus!
torius étant alïis dans fa chaire, fe leva & dit à haute
voix : Si quelqu’un dit que Marie eft mere de Dieu ,
qu’il foit anathême. Tout le peuple fit un grand cri 8c
s’enfuit hors de l’églife, ne voulant plus communiquer
avec ceux qui tenoient de tels difeours.1 rE .n effe t, ex- cc.- zwz-. ad, AcaCi.
communier ceux qui nommoienc la lainte Vierge
mere de Dieu , c’étoit excommunier toutes les églifes,
tous les évêques vivans, qui parloient ainfi par tout le
monde , 8c tous les faints morts qui avoient parlé de
même. Or on ne pouvoir douter que Neftorius n’approuvât
le difeours de Dorothée , puifque non-feulement
il ne lui en avoit rien di t , mais il l’avoit admis c.ia:
lur le champ àla participation des faints myfteres.
Quelques-uns des prêtres d eC . P. après avoir averti
plufieurs fois Neftorius publiquement dans leur af-
Temblée , voïant qu’il perfiftoit toujours à ne pas
nommer la fainte Vierge mere de Dieu & J. C. Dieu
B ij