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Sup. liv . x n .
441 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e
Tes; le lendemain an forcir de la licurgie, ils mirent
les mains fur m oi, m’enfermerent,m’arracherent
l'habit facerdotal 8c tout ce que j ’avois: prirent un
d’entr’eux favoir Etienne que v o ilà , 8c le firent
évêque.
Etienne dit: Les évêques font ici;qu’ils viennent
dépofer la vérité. Il eft entré dans l’églife avec des
gladiateurs, des épées 8t des flambeaux, 8c s’eft aifis-
dans lefiege; c’eft pour cela qu’il a été chaffé par le
três-faint évêquede Rome Léon, par le bien-heureux
Flavien de C. P. par l'évêque d 'Alexandrie, 8£
par celui d’Antioche. C ’eft pour cela que l’empe-
reurTheodofe envoïa Euftathe p rimicier des filen-
tiaires, pour juger entre lui Scies pauvres qu’il avoir
maltraités. Euftathe vint à Ephefe, 8c y demeura
trois mois à inftruire l’affaire.
Les magiftrats dirent: Que Baifien montre s’il a
été établi évêque d’Ephefe par le concile des évêques
, 8c après le terme ordinaire pour l’ordination.
Baifien dit: Je n’aijamais été évêqued’Evafe, Scn’y
fuis point allé: on m’en a donné le nom par force.
Etienne demanda lale&ure des canons contre les
tranflations : les magiftrats l’ordonnerent, 8c Léonce
évêque de Magnefie lût le canon quatre-vingt-
quinzième 8c le quatre-vingt-feiziéme, qui font le
feizieme8cle dixfeptieme du concile d’Antioche.
Le premier, deffend à un évêque vacant, de s’in g é rer
à une autre églife vacante, quand mêmeilpre-
tendoit y être forcé ; le fécond déclare excommunié
l’évêque qui ne va pas à une églife, pour laquelle
il eft ordonné.
Les magiftrats d irent:Q,ue Baifien montre qui La
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établi évêquè. il ne pût nommer qu’Olympius évêque
deTheodofiopolis. Olimpius étant interrogé,
dit : Après la mort de l’évêque Bafile, j ’étois chez
moi ; le clergé d’Ephefe me manda, pour ordonner
un évêque ; j ’y allai, croïant que les autres évêques
avoientété appelles. Apres que j ’eus attendu trois
jours dans mon logis, quelques-uns des clercs me
vinrent dire: Les autres évêques ne font point ici;
que faut-il faire? Je leur dis: Il eft contre les canons,
qu’un feul évêque difpofe d’une églife, principalement
d’une fi grande métropole. Commeje parlois
ainfi une multitude infinie environna mon logis ;
je ne fçavoisoù j’étois, ils m’emporterent 8c me m enèrent
à l’églife ;ent r’autre un officier nommé Ho-
lofericus, qui mit l’épéeà la main. Ainfi deux ou
trois cens hommes m’emmenerent aufiége épifco-
pal avec Baifien , ôc il y fut placé. Baifien dit: Il a
menti. Les magiftrats demandèrent au clergé de
C-P. fi Proclus avoir communiqué avec Baifien,
comme évêque d’Ephefe,ils dirent tous qu’oüi; qu’il
lui avoit donné des lettres fynodiques, 8c avoit mis
fon nom dans les diptyques.
Les magiftrats demandèrent enfuite à Etienne,
comment Baifien avoit été dépofé,8cfi lui-même
avoit été ordonné par le concile? il répéta ce qu’il
a vo itdit, queBaifien avoitété dépofé par l’autorité
de l’empereurTheodofeSc du pape Léon; s’excufant
au refte de n’avoir pas en main les preuves de fon
ordination; fur ce qu’il ne prévoïoit pas que l’on
dût parler de cette affaire, la croïant finie. Lucien
évêque deByfe, &Meliphetongue évêqued’Helio-
polis s’avancèrent; 8c dirent au nom de tous lesévê-
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