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D ieu veut que tous les hommes foient fau ve z Si
v ien n en t à lacon n o iffan ce de la vérité-, La fecom-
d e : Perfonne n’a r r iv e par fon mérité à la connoif-
fance de la v é r ité Si au fa lu t , mais par les fecours
de la grâce. L a troiiiéme : La p rofondeur des jug e -
mens de D ieu eff impénétrable à l’in te llig en c e des
hommes ; Sc i l ne faut point r e ch e r ch e r , p ourqu
o i il ne fauve pas effeéfivement tous les h om mes
, qu’il veu t être fauvez. A in fi en ne cherchant
po int ce que l ’on ne peut fça vo ir , on ne trouvera
po int d’oppofition entre les deux premières v f e
r ite z .
lvii. Les captifs amenez de Rom e à C a r th a g e , furent
de^ar- charitablement fecourus par D eog ra tias ,q ui y avoir
1' rt 11 c té o rd o n n é é v ê q u e e n 5 5 4 .à la p r ie r e d e l’empereur
a s. y a lentinien après une longue vacance. Les Vandales
Sc les M aures partageant entre eux ces pauvres
e fc la v e s , feparoient les maris d’a v e c les femmes, 8c
les enfans d’ a vec leurs parens. L e fa in t év êq u e vo u lant
empêcher ce d efordre, entreprit de les rache-i
ter &c de les mettre en lib erté ; Sc pour ce t effet il
v en d it tous les vafés d’or Si d’a rg e n t , qui fe rvoiea t
aux églifes. Et parce qu’il n’y a v o it point de lieux
affez ipacieux pour conten ir cette multitude , il y
deftina deux grandes églifes ; celle de Faufte Sc la
N e u v e , qu’il fit g arnir de lits 8c de p a ille , ordon-,
nant chaque jour ce dont chacun a v o it b e fo in .lly
avoir entre eux un grand nombre de malades; foit de
la mer , à laquelle ils n’étoient pas accoûtmés ,
fo it des mauvais traitemens de Fefclavage. Lefaint
évêque les v if ito it à tous m om en sa v è c des médecins
; fu i va ne l’avis defquels il leur fa ifo it diftribuer
t&ÈÈÈÎÊW
L i v r e v i n g t - h u i t i e’ m e . m 0
la nourriture en ià preiènce.La nuit même il parcou-
roit les lits , demandant à chacun comment il fe por-
j toit : car il fe donnoit tou t entier à ce travail, non-
obftant ià foibleife 8c fa vieilleife de'crepite. Les
■ Ariens envieux de là v e r tu , voulurent le faire périr
par divers artifices dont Dieu le délivra ; mais
il mourut peu de temps après, n’àiant tenu le fiege
I de Carthage que trois ans. O n l ’enterra fecrete-
I ment, pendant que l’on étoit occupé aux prières ac-
I coûtumées , de peur que le peuple n’enlevât fon
co rp s , tant il étoit aimé les captifs Romains
croïoient à ià mort être de nouveau retombez en
| fèrvitude. L ’égliie honore là mémoire le vingt-deu-
r xiéme de Mars. Après ià mort le roi Genièric défen- ,, „
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I dit d ordonner des éveques dans la province pro- Ml" u
I coniulaire & dan s laZ eu gitan e ,où il y e n a v o it io i-
I xante 8c quatre. A infi manquantpeu à peu, au bout
I de trente ans ils étoient réduits à trois.
Il y eut alors plufieurs confeifeurs & plufieurs
I martyrs. Quatre freres Martinien , Saturien, 8c fecuîe Ics
I deux autres étoient efclaves d’un Vandale, avec une tholl<lues'
I fille nommée Maxima d’une rare beauté. Martinien
I étoit armurier, & fo r t aimé de fon maître, Maxima
I gouvernoit toute la maifon. Le Vandale vou lu t les
I marier, pour fe les attacher davantage. Martinien
I en étoit bien a iiè , mais Maxima étoit déjà conià-
I crée à Dieu; ainfi quand 011 les eut misenièmble,
I elle perfuada à Martinien de garder la continence.
I II gagna auffi fis freres, 8c tous cinq enièmble, ils
I fortirent de n u it, & allèrent à Trabaque, où les
quatre freres entrèrent dans un monaftere , dont
l’abbé fe nommoit André. Maxinia fe mit dans une
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