
4 ° H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
^ l’incarnation conforme à ce que faint Cyrille en avoit
^ ‘ déjà dit dans fes autres lettres. Il y répond aux principales
objections de Neftorius, & tire un argument
de l'Euchariftie en ces termes : Nous annonçons la
 l mort de Jefus-Chrift , & nous confeifons fa refur-
reétion & fon afcenfion en célébrant dans les égli—
fes le facrifiee non fanglant. Ainfi nous nous approchons
des culogies myftiques , nous fomme?
fanétifiez , participant à la chair facrée & au précieux
fang de notre Sauveur Jefus-Chrift ; & nous
ne la recevons pas comme une chair commune , à
Dieu ne plaife , ni comme la chair d’un homme
fanctifié , & conjoint au verbe par une union de dig
n ité , ou en qui la divinité ait habité : mais comme
vraiment vivifiante & propre au verbe. Car lui
qui effc vie de fa nature comme Dieu , étant deve-
nu un avec fa ch a ir , il l’a rendue vivifiante ■: autrement
, comment la chair d’un homme feroit-elie viv ifiante
de fa nature | Cette lettre finit par douze ana-
thê-me.s, qui en renferment toute la fu bilan ce, en ces
termes-:
xx-u. m Si quelqu’un ne' confeife pas qu’Emmanuel eft
J L e s x ii.a n a th .e - • 1 ' 1 • r% * « r i r • «es de s. cyriiie. véritablement Dieu , & par conlcquent la lamte
Vierge mere de Dieu , püifqu’elle a engendré félon
la chair le verbe de Dieu fait chair ; qu’il foit ana-
.thême.
x. Si quelqu’un;ne confeiTe pas que le v©r$?e , qui
procédé de Dieu le pere , c il uni à la chair félon l’h y -
.poftafe : & qu’avec fa chair il fait un f e a iC h r i f t ,
qui eft Dieu & homme toiitenfeniblc.: qu’il foit ana-
thême.
ip. Si quelqu’un ,.aprês l ’u n ion , divife les hypoftaiès
d i t
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du feul C h r ift , les joignant feulement par une con- 7
«exion de dignité, d’autorité ou de puiffance, & non
par uneunion réelle : qu’il foit anathême.
4. Si quelqu’un attribue à deux perfonnes ou à deux
hypoftafes , les chofes que les apôtres & les évange-
liftes rapportent, comme aïant été dites de J. C . par
les faints ou par lui-m ême , & applique les unes à
l’homme confideré feparément du verbe de D ie u , &c
des autres comme dignes de D ie u , air feul verbe procédant
de Dieu le pere : qu’il foit anathême.
y. Si quelqu’un ofe dire , que Jefus-Chrift eft uii
homme qui porte Dieu : au lieu de dire s qu’il eft
Dieu en v é r ité , comme fils unique & par nature ,
en tant que le Verbe a été fait ch a ir ,.& a participé
comme nous à la chair & au fang : qu’il foit ana-
thême.
6 . Si quelqu’un ofe dire , que le Verbe procédant
de Dieu le p ere, eft le Died ou le Seigneur de Jefus-
C h r ift : au lieu de confeifer , que le même eft toiit
Ênfemble Dieu & homme, en tant que le Verbe a
été fait chair , fçlon les écritures : qu’il foit anathême.
7 . Si quelqu’un d i t , que Jefus en tant qu’homme
a été poifedé du verbe Dieu , & revêtu de la gloire du
fils unique, comme étant un autre que lui : quai foit
anathême.
8. Si quelqu’un ofe dire , que l ’homme pris par le
Verbe doit être adoré , glorifié & nommé Dieu avec
¡lu i, comme l’un étant en l’autre : car y ajoutant
toujours le mot , A v e c , il donne cette penfée : au
lieu d’honorer Emmanuel par une feule adoration
, & lui rendre, une feule glorification , en
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