
i3o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
rius j font retranchez du facerdoce & dépofez. Les
clercs qui auront été interdits par N e ito r iu s , ou par
ceux de fon parti, à caufe qu’ils tenoient les bons fen-
timens, feront rétablis ; &c en général, les clercs qui
adhèrent au concile oecuménique, ne feront fournis en
aucune maniéré aux évêques fchifmatiques ; mais les
clercs qui embraiferont le fchifme ou les erreurs de
Ne fto r iu s , ou de Celeftius, font depofez. Ceux qui
auront été condamnez pour leurs fautes, parleconcile,
ou par leurs évêques ; & rétablis par Neftorius, ou fes
adherans : demeureronr ni plus ni moins depofez. Si
quelqu’un veut ébranler, en quelque maniéré que ce
fo it ,c e qui a été fait au faint concile d’Ephefe : s’il eft
évêque ou clerc , il fera depofé -, s’il eft laïque, il fera
excommunié. A ces fix canons, quelques éditions en
ajoutent deux ; fçavoir, la définition du concile de ne
rien ajouter au concile de N ic é e , à l’occafion du faux
fymbole de Th éod o re , & la confervation des droits
des provinces, à l’occafion de la plainte des évêques
de Chipre. C ’eft tout ce que nous connoiifons des
aétes du concile général d’Ephefe.
____ ___________________ __________ A n . 431.
Août.
L I V R E V I N G T - S I X I E ’ME.
CEpendant le comte Jean arriva à Ephefe, aïant Arrivcomtc
fait une très-grande diligence. AuiU-tôt il alla j eau à Çphefe.
Vifiter feparément les évêques de l’un & de l’autre parti : C o n c . Eph. p.
car leur divifionempêchoit de les voirenfemble. Saint
C y r ille .& Memnonne parurent point. Le comte Jean
fit dire aux ab fen s ,& dit lui-même aux prefens, defe
trouver le lendemain tous à fon lo g is , & ils lui parurent
tous fi animez les uns contre les autres, qu’il
crut devoir mettre entr’eux des troupes de foldats, dans
1 voifinage de leurs quartiers. Le lendemain , Neftorius
vint dès la pointe du jour. Jean d'Antioche vint
un peu après avec les évêques de fon parti : Saint C y rille
vint auifi avec tous les autres excepté Memnon
feul. Il s’éleva un grand tumulte ; parce que ceux qui
étoient avec faint C y r ille , c’eft-à-dire, les catholiques,
ne pouvoient fouffrir la prefence de Neftorius.- Le
comte Jean voulut faire lire la lettre de l'empereur ,
dont il étoit chargé -, mais les catholiques ne vouloient
point que Neftorius, ni les Orientaux fchifmatiques
fuiTent prefens, ni que l’on fit retirer faint C yrille ,
comme les Orientaux prétendaient. Cela caufa une
grande difpute, qui confuma une bonne partie du jour.
Le comte Jéatt propofâ de faire retirer tous les deux ,
Cyrille & Neftorius j puifqu’aufti-bien ils n’étôient
point nommez dans la lettre de l’empereur. Les catholiques
s’y oppofoient, & ne vouloient pas même que