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chaffer 8c nous dépofcr. Quand faint Theotime me
baptifa à Tomi, ilm e défendit de croire autre cho-
fe. Dorothée dit : Je m’en tiens à la foi de N ic é e ,
dans laquelle j ’ai été baptifé, 8c à la définition du
concile d’Ephefe contre Neftorius; je ne connois
d’autre foi. Barfumas dit par interprète, parce qu’il
parloit Syriaque: Je croi comme les trois cens dix-
huit peres, j ’ai été ainfi baptifé, a a'n omdu pere
& du Fils, 8c dufaint-Efprit ; comme le feigneur a
enfeigné aux apôtres mêmes. Les autres en dirent
autant.
L’archidiacre Aëtius s’approcha d’eux; & leur dit:
Le faint concile croit comme les peres de Nicée.
Mais parce que, depuis on a ému des queftions,
les faints peres, C y r ille & Celeftin, 8c maintenant
le três-faintpape Léon, ont publié des lettres, pouy
expliquer le fymbole que le concile oecuménique
reçoit avec reipeél.Obeïffez-vous au jugement du
concile, 8c anathematifez-vous Neftorius 8c Euty-
ches ? Carofe répondit : J’ai aifez anathematifé
Neftorius. Aëtius lui dit: anathématifez -vousaufli
Eutychés, comme le faint concile, ou non? Carofe
dit : N ’eft-il pas écrit: ne jugez pas, 8c vous ne ferez
point j ugé? Les évêques fontaffiç; pourquoi parlez-
vous? Aëtius dit : Répondez à ce que le concile
vous demande par ma bouche, obéiffez-vous au
faint concile oe cuménique, ou non? Carofe en rev
in t au concile de Nicée , 8c conclut : Si Eutychés
ne croit pas comme l’églife catholique, qu’il foit
anathême.
Les magiftrats firent lire la requête prefentée à
1 empereur par Faufte 8c les autres abbez catholiques
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contre les diiciplesd’Eutychés , qui refufoient de
foufcrire àlaconfeflion de fo i, quoique plufieurs
fois avertis par Anatolius 8c par d’autres. Ils con-
cluoientàce que ces rebellesfuflent châtiez ielonla
réglé monaftique, 8c chaifez du lieu où ils tenoient
.leurs affemblées. Dorothée voulut foutcnir qu’Eu-
tychés étoit catholique , 8c qu’il fuffifoit de dire , p . S i i .
que celui qui afouffere eft de la Trinité. Tous les
évêques dirent: Soufcrivez-vous à la lettre, ou non?
Ils entendoient celle de faint Léon. Dorothée dit :
Jecroi au baptême; mais je ne foufcris point à la
lettre. Les magiftrats dirent: Quand l’empereur
vous a envoie des officiers, vous avez promis d’o béir
aux décifions du concile ; pourquoi donc n’y
confentez-vous pas à préfent ? Dorothée répondit:
Nous avons demandé à l’empereur que le concile
confirmât la foi de Nicée. Les magiftrats prièrent le
concile de leur accorder un délai de deux ou trois
jours; mais Carofe 8cDorothée témoignèrent qu’ils
ne changcroient point de fentimens.Ici finit la qua-
triémeaétion du concile de Calcédoine, fuivant les
plus anciens exemplaires. Les modernes y ajoutent
la fuite de l’affaire de Carofe 8c D o ro th é e , 8c celle
fie Photius de T y r , avec Euftathe de Beryte;8cnous
les rapporterons ici.
Alexandre prêtre 8c vifiteur envoïé par le concile p. pe.
à l’empereur, pour l’affaire des moines fchiimati-
q u e s , fit fon rapport en ces termes : J’ai dit à l ’empereur
que Dorothée 8c Carofe prétendoient qu’il
avoit promis d’affembler les monafteresôcnoüsavec
eu x , 8c de nous entendre les uns les autres en pre-
fence du faint évangile. L ’empereur nous a chargez
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