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Autres lettres des
catholiques.
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13<î H i s t o i r e E c c l e s i a s t i »q u e .
fonnes qu’il vous plaira, pour vouseninftruire de vive
voix.
Le concile écrivit auffi aux évêques qui fe trou-
voienc alors à Conftantinople , aux prêtres & aux
diacres de la même ville , en ces termes : Sçachez que
nous fommes à Ephefe, comme en prifon, enfermez
depuis trois mois; fans p ouvoir , ni par mer , ni par
terre envoïer sûrement perfonne à-la cour, ni ailleurs;
car toutes les fois que nous avons fait fi-avoir de nos
nouvelles, ceux qui les ont portées n’ont pû fe fauver
que déguifez par différons chemins, & au travers
de mille dangers. La raiion pourquoi nous fommes
ainfi gardez , c’eft que l’on a fait de faux rapports
à l’empereur , de tout ce qui nous concerne, Les uns
ont di t , que nous faifons des féditions , les autres,
que le concile oecuménique a depofé C yrille & Merm
non ; d’autres , que nous fommes entrez en conférence
amiable avec les fchifmatiques , dont Jean
d’Antioche eft le chef. Et de peur que la vérité ne
foit connue , on nous enferme , & on nous maltraite.
Dans cette extrémité , nous nous preffons
de vous écrire , commç vos vrais enfans du conçilc
oecuménique, de ne pas abandonner la fo i , & de vous
profterner avec larmes devant l’empereur., pour
ïinftruire de tout. Car nous n’avons jamais co n damné
Cyrille &' Memnon ; nous ne pouvons nous
féparer de leur communion , & nous nous cftime-
rions très-heureux d’être bannis avec eux. Nous
fommes aulfi réfolus de ne point recevoir à notre
communion les fchifmatiques , jufqu’à ce qu’ils
aient réparé tous leurs ex cè s , & d’abandonner plutôt
nos églifes, ce qu a Dieu ne plaife. Demandez
qu’on
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qu’on ait pitié de nous, & qu’on nous délivre enfin
de cet honnête exil : fi nous fommes dignes de voit
l’empereur, qu’on nous le permette : fi on nous en
juge indignes , qu’on nous permette de retourner à
nos églifes , afin que nous ne periiïions pas tous ici
de maladie ou de chagrin. A cette lettre Aoit joint
un petit mémoire en ces termes : Le chaud & le mauvais
air nous tuent : ori enterre prefque tous les jours
quelqu’un : on renvoie les valets malades. Sçachez
toutefois, que quand on nous feroit tous mourir ic i,
nous ne ferons autre chofè que ce que notre Sauveur
Jefus - Chrift a ordonné par nous. On croit
que ce mémoire étoit pour faint Dalmace en particulier.
Saint C yrille écrivit au clergé & au peuple de
Conftantinople , marquant les deux lettres que le
concile avoit écrites à l ’empereur , & ajoute : Le
comte Jean a emploie mille m'oïens, pour obliger
le concile à communiquer avec les fchifmatiques ;
niais jufqu’ici on n’a pas voulu en entendre parler :
tous demeurent fermes , en difant que cela eft impof-
iible ; à moins qu’ils ne caffent ce qu’ils ont fait
contre les canons, qu’ils demandent pardon au concile
, & qu’ils anathematifent par écrit Neftorius &
fa doctrine. Le comte Jean n’aïant pas réulîî dans ce
deffein , s’eft avifé d’autre ch o fe , & a demandé au
concile de lui donner une expofition de foi par
é c r it , pour la faire fouferire aux autres, & pouvoir
dire à fon retour : Je les ai raccommodez , ce n’étoit
que des pallions humaines qui les divifoient. Le concile
s’en eft bien apperçû , & a réfifté fortement ,
en difant : Nous ne leur faifons point d’injure : nous
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