
A n . 431.
Juin.
X L V I .
Lettre de Tempe,
fceur p.ir Pallade.
Cône. Efh, p
704%
Cane, Eph. p
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9 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . 1
de ceux qu'ils vduloient attaquer. Jean d’Antioche
dit que faint Cyrille lui avoit écrit deux jours avant
la tenue de fa feffion, que tout le concile attendoitfon
arrivée.
Cependant la relation de Candidien étoit arrivée à
Conftantinople , & l’empereur prévenu par fes artifices
, avoit envoie un referit par un magiftrien nommé
Pallade. On nommoit magiltriens , c’eft-à-dire , officiers
du maître des offices, ceux que l’on nommoit autrement
agens de l’empereur. Le referit apporté par
Pallade , déclaroit nul ce qu’une partie des évêques
avoit fait à Ephefe , par cabale & par paffion -, c’eft-à-
. dire , la dépofition de Neftorius. C ’eft pourquoi, di-
foit l ’empereur , jufqu a ce que les dogmes de la religion
foient examinez par tout le concile, &c que nous
envoîons quelqu’un pour connoître avec Candidien
ce qui s’eft paifé , & empêcher les defordres : nous ordonnons
qu’aucun des évêques aifemblez à Ephefe ne
s’en retire. Et quoique ces lettres doivent fuffire pour
les empêcher, nous avons ordonné aux gouverneurs
des provinces de n’en laiffer paifer aucun. Cette lettre
étoit datée du troifiéme des calendes de Juillet, fous
le confulat d’Antiochus; c’e f t - à -d ir e , du vingt-neuvième
Juin 431. fept jours après la feffion du concile.
Le concile répondit parle même Pallade, fe plair
gnant que le comte Candidien a prévenu l’empereur
avant qu’il pût fçavoir la vérité par la lcéture des
aétes -, qu’il empêche encore de la faire connoître,
& que Jean d’Àntioche n’eft arrivé que vingt un
jours après le terme préfix du concile. Nous prions,
a jo u ten t- ils , yotre majefté , de rappeller le comte
Candidien
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Candidien avec cinq évêques du concile , pour fou----------------.
tenir devant vous ce qui s’eft fait ; car ceux qui fe font A s . 431.
écartez de la fo i,fo n t fi adroits àdéguifer leur erreur, jWlte
qu’ils avoient féduit quelques évêques , qui font revenus,
& ont condamné Neftorius avec nous. En forte
qu’il n’en eft demeuré avec lui & avec Jean d’A n tioche
, que trente-fept ou environ ; dont la plûpart
fe font attachez à Neftorius, fe Tentant coupables &
craignant le jugement du concile. Nous vous en envolons
les noms : les uns font des heretiques Pela-
gien s, les autres dépofez depuis plufieurs années. Au
refte le concile a le confentement de tous les évêques
du monde, parce que celui de Rome y a affifté avec
ceux d’ Afrique, par le très-pieux archevêque Cyrille.
Nous fommes fi preifez que nous ne pouvons écrire au
long ce que le comte Irenée nous a fait fouffrir ; mais
fi vous nous accordez notre demande , les cinq qui
fe rendront près de v o u s , vous inftruiront de tout.
Nous fommes plus de deux cens qui avons prononcé
lafentence de dépofition contre Neftorius, avec le
confentement de tout l ’Occident j mais nous fommes
peu qui avons fouferit à cette lettre , quoiqu’en pré-
fence de tous ; parce que le magiftrien Pallade nous
preife, & ne peut attendre la longueur de ces fouf-
criptions. Enfuitefont les noms des fchifmatiques, au
nombre feulement de trente-quatre.
Les fchifmatiques ne manquèrent pas de répondre rJ | |
-auffi a l empereur par le même Pallade. Leur lettre eft 7°;i
.pleine de flateries pour l ’empereur-, & de calomnies
contre faint Cyrille & le concile. Ils font mention
de la fentence quifs avoient portée dans leur conci-
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