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&c par la Saône quantité de bleds, qu’il faifoit dif-
tribuer gratuitement, 8c dont o n v o ïo itd e grands
magafins fur les bords de ces rivières, il affilia ainlî
Arles, Ries, A v ign o n ,O ran g e , A lb i, Valence ôc
jüfqu’à l’Auvergne.ll fit auffi bâtir plufieurs églifes,
entre autres une à L y o n , pour laquelle Sidonius fit
Sidon» u»èpift, , r , ' A m H M H b
1 0 . uneinicnption envers. On y vo it que cette egliie
étoit fituée entre la Saône ôc le grand chemin, tournée
à l’Orient Equinoxial, ornée de lambris dorez,
d’incrullations de marbreôcdemofaïques.llyavoit
devant une cour environnée de trois galeries, fou-
tenuës de colomnes d’A qu ita in e , c’eft-à-dire, de
marbres des Pirenées, 8c plus loin encore d’autres
galeriesôc d’autres colomnes. Les évêques s’affiem-
blerent félon la coutume, pour la dédicace de cette
é g life , 8c Fauftede Riés y prêcha.
s id n t . ' i i . e p .u . Saint Patient avoit toutes les vertus paitorales,
é - r n s i rm - une feverité mêlée de douceur , beaucoup de v ig i lance
& d’application à convertir les barbares Pho-
tiniens, c’eft - à-dire, les Bourguignons A r ie a s ,
dont il ramenoit un grand nombre. Son abftinence
ôc fes jeûnes le faifoient admirer du roiôc de larei-
ne : car Lyon étoit le féjour du roi des Bourgui-
M a r ty r .u .s e p t . g non s , qui étoit alors Gondebaud. L’églife honore
la mémoire de faint Patient l’onziéme de Sep-
xxxvin. tembre.
v ; * .mnt<le La Gaule avoit alors plufieurs autres faints évê-
Rogations. q u e s , connus principalement par les Lettres deSi-
s u p .n . * } . donius. S. Mamert deVienne eft du nombre : non-
S ig ibm c h r . obftant les plaintes que le pape Hilarus reçut contre
lui.Il eft principalement illuftre par l’inftitution des
rogations, que l’onrapporté à l'an 468. ôc dont les
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calamitez publiques furent l’occafion.lly avoit fou-
vent des tremblemens de terre , des incendies,
des bruits pendant la nuit, des bêtes fauvages, qui
paroilfoient en plein jour dans les plus grandes af-
lemblées.La veille de pâque lepeuple étant dans l’é glife
de Vienne avec l’évêque Mamert, pour célébrer
cette fainte nuit ,1e feu prit à la maifon publique,
qui étoit au haut de la ville. Chacun craignant
pourla fienne on abandonna l ’églifejôcl’évêque demeura
feul devant l’autel priant ôc répandant des
larmes.Le feu étant éteint le peuple revint; ôtquand
lafête fut paflee, faint Mamert declara le deifein
qu’il avoit formé pendant cette aliarme, d’inftituer
une proceffion folemnelle. Tout le peuple ôc le fe-
natmêmede V ien n e y confentit,quoique peudif-
pofé d’ailleurs à recevoir de nouvelles cérémonies.
Onchoifit les trois jours avant l’Afcenfion, 6c faint
Mamert voulant éprouver la ferveur du peuple,
marqua d’abord pour terme de la proceffion l’églife
la plus proche de la ville; mais ce chemin parut
trop coure pour la dévotion desfideles.
Quelques églifes des Gaules imitèrent cet exemple
: D ’abord elles faifoient leurs procédions à d'autres
jours ; mais enfuite elles s’accorderenc toutes à
les faire au même tems.Il fe faifoit bien auparavant
des procédions,mais peu de gens y affiftoientôcavec
peu de dévotion, ôc elles écoient retardées par des
repas;celles-ci étoient accompagnées de jeûnes, de
prières Sc de larmes. S. Mamert transfera le corps
entier du martyr S. Ferreol, ôc latête de S. Julien
de Brioud de l’ancienne églife fur le bord du Rône,
en une nouvelle qu’il fit bâtir. Plufieurs abbés ôc
D dddi i j
S. A v i t homil dé
Rogat, Greg,
Tur.h.bift. c»
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Sidon» vu. epift*
Sidon• V. epiftt
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