
io § H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
termes les plus fournis ,difant: qu'il fe jette à fes pieds.'
f. lié. 168. o *‘ 1 I /T» f * 1 / • • • & qu ilembraiie les genoux. Il écrivit aMocime oeco-
î. 170. n° ine defon églife. Il écrivit même à Neftorius, pour
le prier d'exciter Alexandre à la paix, fi toutefois cette
<M«7..1ettrc de Theodoret eft véritable : Alexandre répondit
à Theodoret : Je crois que vous n’avez rien omis, pour
le falut de ma malheureufe ame ; vous avez même fait
plus que le bon paftcur de l’évangile, qui n’a cherché
qu’une fois la brebis égarée. Tenez-vous donc en repos,
& celiez déformais de vous fatiguer, & nous auin. Je
lie me mets pas en peine de ce que font les Ciliciens
& les Ifaures ; mais quand tous ceux qui font morts
depuis le commencement du monde reiTuiciteroienr,
& nommeroient pieté l’abomination d'Egypte : je ne
les croirois pas plus dignes de f o i , que la fcience que
Dieu m’a donnée. Et enfuite : Je ne fuis pas infenfé,
jç ne radote pas encore : épargnez , je vous prie , ma
vieillelfe : car je fuis prêt à fouffrir mille morts, plûtôt
que de confentir à une telle communion. Après cela
r Alexandre ne vouloir plus, ni parler, ni écrire à aucun
c.178. fes arrj s pur j e j-ujet j e cet tc p aix ^ ni m£mc j£g
voir , ni penfer à eux.
Theodoret s’adreffa donc à Jean d’ Àntioche, pour
le prier d’avoir patience , & d’empêcher que l'on importunât
davantage ce vieillard. Vous connoiffez fa
vertu , dit-il : il ne fouhaite que d’être en repos : le temps
pourra l’adoucir ; & quand il ne changeroit pas f i l
n’y a rien à craindre. Il ne p eu t, ni ne veut exciter
aucun trouble ; mais s’il eft chaiïé , il en arrivera
un grand mal ; leglife fera divifée à Conftantinople
& en plufieurs autres villes , où quelques-uns
par
L i v r e v i n g t - s i x i e ’m e . 109
par ignorance le croient défenfeur de la foi la plus — — —
pure, & vous vous attirerez de grands reproches. A n . 4 3 y.
Alexandre demeurant toujours inflexible,' le com- Axl;xxaxnd,irench;_ ir>
te Denis & fon Lieutenant Titus lui écrivirent, pour fé d’Hiccaplc.
l’exhorter en amis d’obéir â l’ordre de l’empereur, *. lSl-
fe fbumett,re au concile d’Ephefe & communiquer
avec Jean d’Antioche ; autrement qu’ils ne pourroient
fe difpenfer d’en venir à i ’execution, le chafler de
de fon églife , & l’envoïer en exil. Alexandre répondit
qu’il étoit prêt de fouffrir la perfecurion : priant c. ut.
feulement qu’on le fît fortir fans bruit. Titus écrivit
à Lybien gouverneur de l’Euphratefie , de chafi-
fer Alexandre, s’il perfeveroit ; & de mettre en e.iZf.
fa place celui que le concile des évêques auroit ordonné
: lui donnant pouvoir de fe fervir pour cet
e ffe t, des foldats qui étoient dans la ville.. Si vous
avez befoin , ajoute - t - i l , de plus grande force ,
ou fi notre prefence y eft: neceffaire, il fuffira d’en
avertir. Lybien reçut cet ordre avec la lettre de l’em- c. U4.
perèur, qui y étoit jointe , le quinzième d’Avril
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Alexandre obéit auftî-tôt, & fe retira : témoignant
peu d’attachement à l’épifcopat ; mais toute la ville
d’Hieraplc fut dans une étrange confternation. Ce
n’étoit que larmes & cris dans les rues : ils difoient
qu’ils avoient perdu leur pere & leur pafteur , qui les
a voit inftruits dès l’enfance. Ils relevoient fa doélri-
ne & la fainteté de fa vie. Ils s’emportoient contre
les auteurs de fon exi l , & contre l’empereur même :
ils fermèrent les églifes , & ne refpiroient que la fe^
dition. Enfin ils mençaoient d’attenter fur leur
propre vie , fi on ne leur rendoit leur évêque.
Tome V I. D d