z 4<s H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fix femaines avant pâques en Ulyrie , en Grèce , à
Alexandrie, par toute l’Egypte , l’Afrique & la Pa-
leftine. A Conftantinople & dans toutes les provinces
d’alentour , jufques en Phenicie, on commençoit
le carême fept femaines avant pâques ; mais il y en
avoit qui de ces fix ou fept femaines, n’en jeûnoienc
que trois par intervales, & cinq jours feulement chaque
femaine. Quelques-uns jeûnoient trois femaines
de fuite comme à Rome , excepté le famedi 8c le dimanche.
En quoi il y a apparence que Socrate fe trompe,
puifqu’à Rome on jeûnoit le Samedi, toute l’année.
Tous nommoient également carême ou quarantaine
le temps de ce jeûne. Il y avoit encore diveriité
dans la maniéré de jeûner. Les uns s’abftenoient de
toutes fortes d’animaux : d’autres mangeoient du poif-
fon,-d’autres y joignoient la volaille:d’autres s’abftenoient
des fruits 8c des oeufs : quelques-uns ne mangeoient
que du pain fec : d’autres pas même du pain.
Quelques-uns ne jeûnoient que jufqu’à none, 8c mangeoient
enfuite de tout indifféremment.
Les jours & la forme des affemblées ecclefiaftiques
étoient differens. Par tout on celebroit les faints
myfteres le famedi comme le dimanche, hors à Rome
& à Alexandrie. En quelques lieux d’Egypte on
offroit les myfteres le famedi, mais au foir ; & on
eommunioit après avoir mangé , contre la coutume
univerfelle. A Alexandrie , on s’affembloit le mercredi
& le vendredi , mais feulement pour lire & expliquer
les écritures , & faire les prières, fans célébrer
les myfteres. On y faifoit leéteurs & chantres
des catecumencs , au lieu que par tout ailleurs 011
n’ordon-
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h’ordonnoit que des fideies. A Cefarée de Cappadoee
8c dans l’île de Chypre , le famedi & le dimanche
au foir, après les lampes allumées, c’eft-à-dire, à
l ’office des vêpres , les prêtres & les évêques; expli-
quoient toûjours les écritures. A Alexandrie les prêtres
ne prèchoient point ; mais levêque fcul : ce
qui avoit été introduit depuis Arius. Leveque ne
fe levoit point pendant la ledture de l’évangile , comme
il faifoit par tout ailleurs. C ’étoit l’archidiacre
feul qui lifoic l’évangile : ailleurs les diacres, en plusieurs
églifes les prêtres, 8c l’évêque aux jours folemnels,
comme à C. P. le jour de pâques. A Rome, ni B
,,, . . , A . 1 leveque, m aucun autre nenleignoi• t dt ans iles/ ergli - U44o0n,~. D,JT-u
fes. Sozomene le d it , mais cela n’eft aucunement
vraifemblablc, 8c il eft bien plus croïable que Sozomene
, qui étoit à C . P. a été mal informé de ce qui
fe paffoit à Rome. A Antioche l’autel était tourné
à l’Occident, non*à l’Orient, comme dans les autres
églifes. A Rome il n’y avoit que fept diacres,
ailleurs le nombre n’en étoit point détermine. En
Scythie, quoiqu'il y eut plufieurs villes, il n’y avoit
qu’un évêque : chés les autres peuples on confa-
croit des évêques , même pour des villages , comme
en Arabie & en Chypre. Enfin les ufages & les cérémonies
avoient une varieté infinie félon les lieux ,
chaque églife gardant religieufemcnt fes anciennes
coûtumes.
Genferic aïant pris Carthage, partagea ainfi les tr.
provinces d’Afrique. Il fe referva la Byzacene , Affiqf“ 1“10“ '*
l’Abaritaine , la Getulie , & une partie de la Numi- Viétor. Vitenf
die: 8c diftribua à fon armée la Zeugitane 8c la bh'r c'jf
Proconfulaire. L’empereur Valentinien défendoic
Tome V I H h