
i i4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ..
,------------ a, obéir.; mais nous croïons qu'il eft de la douceur épif-
A n . 431. copale d’ufer de patience, c’ell pourquoi , quant à
u ‘7■ Juin«, prefent, nous retranchons feulement de la communion
ecclefiaftique Jean d’Antioche & fes complices,
Jean de Damas , Alexandre d’Apamée , Dexien de
Seleucie , Alexandre d’Hieraple , & les autres qui
font nommez, jufqu’au nombre de trente-trois, entre
lefquels eft Theodoret. Le concile ajoute : Il ne leur
fera permis d’ufer de l ’autorité facerdotale , pour faire
ni bien ni mal à perfonne , jufqu a ce qu’ils fe recon-
noiifent & confeifent leur faute. Et ils doivent fça-
voir que s’ils ne le font promptement, ils attirent
fu r# eux la derniere condamnation. Bien entendu
que leur procédure irrégulière contre Cyrille &c
Memnon n’a aucune force , comme il fut déjà déclaré
hier ; & que tout ce qui a été fait fera rapporté
à nos très-pieux empereurs. Juvenal de Jerufalem ,
les trois députez de R om e , & tous les autres évêques-
fouferivirent cette fentence. A in iï finit la cinquième
feffion.
Lin. Le concile écrivit aux empereurs une le ttre , pour
lettresfynodaies. j£Ur rencjre compte de cette affaire. Elle porte . que
Cmc.Eph. p . i s é . - ' " ' / A - r 1 n ■ r .• ’ a trente eveques partilans de Neftorius ,, craignant la
punition qu’ils meritoient pour leurs faütes ,, ont o fé
s’affembler à p a r t , & fe donner le nom de concile :
aïant à leur tête Jean d’Antioche , qui craignoit lui-
même de rendre compte de fon retardement. Ils;
ont prononcé , dit la lettre , une fentence de dépofi-
tion contre C yrille chef du concile & contre Mem-
• non , fans .aucun ordre canonique , fans accufa-
tion , fans citation ; fans examen. Nous aurions-
meprifé une entreprife Ci temeraire ,, n’étoit qu’elle'
L i v r e v i n g t - c i n q u i e ’ m e . i i ;
à été portée jufqu a votre majefté.Nous avons donc ~
procédé fuivant les canons; nous avons reçu les plaintes A n .
de Cyrille & de Memnon. Nous avons appelle Jean
d ’Antioche jufqu a trois fois ; mais aïant environné fa
maifon de foldats & d’armes, il n’a pas voulu recevoir
les-évêques envoïez par le concile , ni daigné faire de
réponfe. Nous avons donc caffé tout ce qui avoit été
fait contre C y r ille & Memnon , & excommunié ces
rebelles , jufqu a ce qu’ils viennent défendre leur ptQ-
cedure devant le concile.
Nous avons été obligez de vous faire ce rapport,
afin que cette conjuration de coupables ne paffe pas
pour concile. Ainfi au grand concile de Nicée , quelques
évêques fe feparerént, craignant d’être châtiez ;
mais le grand &c faint empereur Conftantin jugea fi
peu qu’ils fuffent le concile , qu’il les fit punir pour
ieur fchifme. En effet il eft abfurde que trente évêques
s’oppofent à un concile de deiix cens dix , avec lefquels
tous les évêques d’Occident , & par eux tout
le refte du monde , ont joint leur fuffrage. Encore
de ces trente , quelques-uns font depofez depuis
lon g tem p s ; d’autres font dans l’erreur de Celeftius ;
d’autres anathematifez , comme tenant l’opinion de
Neftorius. Ordonnez donc que ce qui a été décidé
par le concile univerfel contre l’impieté de Neftorius »
demeure dans fa force ; appuïé de votre confente-
ment.
Le concile écrivit auffi au pape faint Celeftin ,
pour lui rendre compte de tout ce qu’il avoit fait ,
depuis le commencement de la procédure contre Ne ftorius
; de fa dépofition , de l’dhtreprife de Jean d’An- cvw.
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