
4 3 1 ' H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e s
A n 4-î i font chargez par l’évêque, pour quelque neceffité.
Ils ne pourront auffi recevoir dans leurs monafteres
des efclaves fans la volonté des maîtres.
Le fécond article porte : Parce que quelques
clercs 8c quelques moines s’engagent par avarice en
des affaires feculieres, le concile a ordonné q u ’aucun
clerc ne prenne des terres à ferme , ou ne fe
charge d’une intendance, fi ce n’eft que fon évêque
lui commette le foin des terres de l ’églife. Si contre
cette d éfenfe, quelqu’un ofe fe rendre fermier
par lui-même ou par autrui, il fera iuj et à une peine
ecclefiaftique ; s’il perfevere opiniâtrement ,i l
fera dé poüillé de fa dignité. Letroifiéme porte. Les
clercs qui fervent une églife , ne peuvent être def-
tinez à T églife d’une autre ville ; mais ils doivent fe
contenter de ce lle à laquelle ils ont été premièrement
deftinez; excepté c eu x , qui étant chafl’ez de
leurs jaaïs, ont paffé dans une autre églife par ne-
ceflite. Si quelqu'un contre cette ordonnance reçoit
le clerc , qui appartient à un autre évêque ; l ’un &
l ’autre fera excommunié, ô d e v êq u e 8c le clerc qu’il
f. hk. a reçu ; jufqu’à ce qu’il retourne à fon églife. Ces
trois articles aïant été lus, l’empereur les donna à
l ’évêque Anatolius; 8c après quelques acclamations
, il dit î
Pour l’honneur de fainte Euphemie 8c de votre
fa in te té , Nous ordonnons que la ville deÇalcedoi-
n e , enlaquelle le faint concile a été aifemblé, ait les
privilèges de métropole ; mais pour le nom feulement
, iauf la dignité de la métropole de Nicome-
die. Le concile l’approuva par fes acclamations,
ajoutant à la fin r Nous vous fupplions de nous
r e n v o ïe r
LIVRE VINGT-HUITIEME. 4 3 3 ______
renvoier. L ’empereur répondit : Je fçai que vous ^
êtes fatigués d’un fi long fèjour; toutefois patientez
encore trois ou quatre jours , & pouriiiivez les affaires
que vous voudrez en prefence des magifi-
trats : étant affurez d’avoir le iècours neceifaire ; 8c
que perfonne de vous ne fe retire avant que tout
fbit terminé. Ainfi finit la fixiéme action.
Les dernieres paroles des évêques qui deman-
doientleur congé, font voir qu’ils tenoient le concile
pour fini ; parce qu’ils étoient convenus de la
définition de foi , 8c l’avoient autorifée par leurs
foufcriptions. Ils avoient même approuvé les trois
canons propoièzpar l’empereur; ainfi ils ne vo'ioient
plus rien à faire, pour l’intérêt général de l’égÜfe.
Auiïi paroît-ilpar la réponfe de l’empereur, qu’il
ne les retint à Calcédoine, que pour des affaires particulières.
C ’eit pourquoi les anciens faifoient grande
différence entre ces fix premières actions, 8c les
fuivantes, où il n’étoit plus queftion de la foi. C ’eit
ainfi qu’en parloir depuis le Pape Pelage II. écrivant EpiJt,y tom, f
aux évêques d’Iflrie vers l’an y 8 Et l’hiftorien c^c.p.i^.o
Evagre qui écrivoit à peu près en même temps, rap- Evagr. il tiï-
portant un extrait du concile de Calcédoine, s’étend ”ft‘
beaucoup fur les fix premières aétions, 8c tranche
fommairement les fuivantes. L’un 8c l’autre met à la
feptiéme aétion les vingt-ièpt canons, que nous
trouvons aujourd’hui placés à la quinzième, à la fin
du concile ; mais il fè trouve encore d’anciens exem- Ap,
plaires, qui les mettent à la fin de la fixiéme ; 8c le Nova coll. p,
Pape Pelage dit, qu’à bien confiderer ils en font
partie, puifqu’ils n’ont point de datte particulière,
8c que les noms des évêques preièns n’y font point
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