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38^ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e.
, me. Chacun de nous craignit d’être chafle, cômme
heretique, & de perdre ceux qu’il avoit baptifés.
Ne falîoit-il pas nous taire? Ils firent encore autre
chofe. L ’empereur avoit ordonné le concile, pour
juger premièrement l'affaire de Flavien : Ces gens-
c i, s’étant alïèmblez plufieurs fois fans rien fouf-
crire , ni écrire leurs réiblutions , ni les avoir lûës
à peribnne , fans que perionne en fçût rien 3 nous
prefènterent des papiers blancs, je dis, Diofcore 8c
Juvenal,accompagnez d ’une foule de gens inconnus
, qui troubloient le concile par leurs cris &leur
tumulte. Nous étions en tout cent trente-cinq. Il y
en eut quarante-deux que l’on fit taire ; les autres
étoient Diofcore, Juvenal & cette multitude. Nous
étions quinze de refte ; que pouvions-nous faire ?
Us fè font joüés de notre fàng , ces hérétiques. Ils
crioient tous d’une voix 3 ils nous épouvantoient,
nous traitant d’heretiques; & nous ont chafïes comme
tels.
Les Orientaux s’écrièrent : Nous difbns tous la
même choie. Les Egyptiens s’écrièrent : Un Chrétien
ne craint peribnne : qu’on apporte du feu, &
nous le verrons. I ln ’yauroit point eû de martyrs,
s’ils avoient craint les hommes. Diofcore dit : Puifi
qu ils foutiennent qu’ils n’ont pas fçû ce qui avoit
été jugé, & qu’ils ont foufcrit à un papier blanc rpre-
mierement ils ne dévoient pas fbuferire, farts être
bien informé de ce qu’avoit fait le concile , puifi
qu’il s’agiflbk de la foi ; mais qui a dreffé leurs déclaration^
ordonnez-leur, je vous prie de le dire.Lés
Magiftrats, aïant ordonné de continuer la lecture
des a ile s , le fecretaire Cbnftantin commença de
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lire ceux du concile d’Epheiè, fur l’exemplaire fourni
par Aëtius archidiacre de C P.
Comme il nomma Jules légat du Pape, les Orientaux
s’écrièrent : on l’a chaffé 5 on n’a point reçû le
nom de Léon. Enfuite fous le nom de Flavien, ils
s-’écrierent : Flavien efl entré , comme condamné.
C ’eft une oppreffion manifefte. Pourquoi Flavien
n’a -t-il pas pris fà place ? pourquoi ont-ils mis l’évê-
que de C P. le cinquième ? Le légat Pafcafin dit :
Vous vo'iez, grâces à Dieu, que nous mettons le
fèigneur Anatolius le premier, 8c ils ont mis au
cinquième rang le bienheureux Flavien. Diogene
évêque de Cizyque , dit : C ’eft que vous fçavez les
canons. Les Egyptiens s’écrièrent : De grâce, mettez
dehors les gens inutiles : l’empereur a appelle les
évêques: les évêques font le concile : pourquoi laifi-
fe-t-on crier des gens inutiles? TheodoretdeClau-
diopolis dit : Les Notaires de Diofcore crient. D io fcore
dit : je n’ai que deux notaires, deux hommes
font-ils du tumulte ?
O n vint à l’endroit desailes, o ü ilé to itd it, que
les légats du pape fàint Léon, prefenterent fà lettre au
concile d’Ephefé , 8c que Diofcore ordonna de la
recevoir ; mais qu’aufïi-tôt le prêtre Jean promoteur
du concile propofade lire une lettre de l’empereur,
& que Juvenal l’ordonna. Comme on lifoit cet endroit
à Calcédoine, Aëtius archidiacre de Conflan-
tinople dit : La lettre du tres-fàint archevêque Léon,
n’a été ni lû ë , ni reçûë. Les Orientaux s’écrièrent :
O n ne nous l’a point lûë, on l’eût inferée aux ailes.
Eufebe de Dorylée d it, parlant de D io f c o r e il a retenu
la lettre fynodale, fans la faire lire. L ’archi-
C c c ij
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v.
Au tres plaintes?
p. 131.
S a p . x x y i i . n»
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