
<>î.i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q ^u e .
abatuë, de peur de vous rendre fufpeét de la favori-
fer vous- meme.Car on fçait aiTez le crédit que vous
a v e z auprès du prince. O u e ft,m o n frere A ca c e , le
travail que vous avez emploie contre le tyran herc-
tique? Il veut dire, contre Bafilifque. Voulez-vous
en perdre la récompense ? Souffrirez-vous tranquillement
que le troupeau du Seigneur foit déchiré :
Voulez-vous fuir comme le mercenaire ; ou plutôt,
puifquevous n’avez rien à craindre,ne pourra-t-on
pas dire que vous expofez le troupeau? N e craignons
rien pour l’églife , après les promeffes de Jefus-
Chriftjmais craignons de nousperdre nous mêmes,
finous abandonnons le gouvernail pendant la tem-
pête.C’eft pourquoi je vous avertisse vous confeille
ôc vous exhorte à corriger le paffé, ôc ne pas louffrir
que toute l’églife foit remife en p é r il, par l’audace
de ceux qui s’élèvent contre le concile. Sans compter
qu’au jour du ju g em en t, Dieu nous la redemandera,
telle que nous l’avons reçûë de nos peres;
dès cette v ie , c’eft s’en retrancher, que de ne pas
pourvoir a fa feureté. Et comme nous ne voulons
pas avoir fi mauvaife opinion de vo u s , nous vous
exhortons trés-inff amment à éviter déformais tout
ce qui le pourroit fairepenfer.
Dans la lettre à l’empereur, il marque d’abord,
qu’il envoie fes légats, pour lui faire part de fon ordination.,
ôc s’acquitter de fes premiers devoirs.En-
fuite il fe plaint que l’empereur n’a point fait deré-
ponfe aux lettres de fon prédeceffeur,pour le repos
de 1 eglife d Alexandrie ; Ôc qu’il femble fe vouloir
féparer de la confeflion de S. Pierre , ôc parconfé-
quent de la foi de 1 eglife univexfelle. Souvenez-
L î V R E V I N C T - N E U V I e ’ M E. ¿13
Vous,dit-il,de ce qu’il a abbatu vos ennemis, & vous
a rétabli fur le trône. Ils font tombés en voulant a ttaquer
le concile de Calcédoine , ôc les écrits du
bien-heureux pape Léon j ôc vous avez recouvré la
puiffance, en rejettant leurs erreurs. Il n’y a plus que
Vous, qui portiez le nom d’empereur ; cherchez à
vous rendre Dieu propice, plutôt que d’attirer fon
indignation,je vous en prie, je vous en conjure.Regardez
vos prédeceffeursMarcienôcLeon d ’augufte
mémoirejfuivez la foi de ceux dont vous êtes W u c -
ceffeur légitime. Suivez celle que vous avez profef-
fée vous-même:faites chercher dans les archives de
votre palais ce que vous avez écrit àmonprédecef-
feur,quant vous êtes remonté fur le trône. Vous n’y
parlez que de conferver le concile de Calcédoine,ôc
de rappeller Timothée le catholique. Que l’on cherche
ce que vous lui avez écrit à lui même,pour le féliciter
de fon retour à Alexandrie,comme en étant
le véritable évêque: d’où il s’enfuit que P ierre, qui
en avoir écé chaifé, étoit un faux évêque ôc un par-
tifan de l’erreur. Enfin vous avez menacé par vos
lettres tous les évêques ôc tout le clergé d’E g yp te ,
que fi dans deux mois ils ne revenoient à la communion
de T imothée,ils feroient dépofés ôcchaffésde
toute 1 Egypte. Vous avez voulu que ceux qui
avoient été ordonnés par Pierre ou par l’heretique
Timothee deja mor t , fuffent reçus à la communion
de Timothée le catholique , s’ils revenoient
dans le temps marqué. Mais vous n’avez poinc
voulu que-la caufe de Pierre pût être examinée de
nouveau , ni qu’il prétendîc jamais gouverner des
catholiques. Au contraire vous avez déclaré, que