
V e r tu s de S. H i -
Jairc d'Arles.
Vit a Hilar. c. ij .
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Sup. I. x x i y . #*
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£72' H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
lypius, c eft-a-dire , du treizième de Mars 447.
Saint Hilaire étant de retour à Arles, s’appliqua
tout entier à appaifer faint Léon, & écrivit plufieurs
lettres fur ce fujet. Il envoîa premièrement le prêtre
Ravennius, qui fut fon fucceffeur , puis les évêques
Neétaire & Conftantius. Auxiliaris préfet des Gaules
, qui fe trouvoit alors à Rome , les reçut avec
grand refpeét ; & s entretint fouvent avec eux des
vertus de faint Hilaire, de fa fermeté & de fon mépris
des chofes humaines. Il parla auffi au pape faint
Léon , comme il témoigne écrivant à faint Hilaire ;
& il ajoûte ; Les hommes ont peine à fouffrir, que
nous parlions avec la hardieiTe qu’infpire une 'bonne
confcience ; & les oreilles des Romains font
d’une^ extrême délicatelTe. Si vous vous y aeçom-
modiés un peu , vous gagneriez beaucoup fans rien
perdre. Accordez.moi cela , & dilfipez ces petits
nuages, par un petit changement. Après cette ré-
ponfe , faint Hilaire reprit fes fondrions paftorales
& fes exercices de pieté, comme s’il n’eût fait que
commencer , & s’y donna tout entier , pendant
trois ou quatre années qu’il furvêcut , jufques en
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Dès le commencement de fon épifeopat, il continua
de pratiquer h pauvreté & la mortification,
comme il avoit fait étant moine ; ne portant qu’une
tunique été & hy ver , encore étoit-ce un cilice ; marchant
toujours nuds pieds, & travaillant de fes mains.
On lui mettoit une table devantdui avec un livre
des filets : un notaire prêta écrire étoit près de lui.
Il lifoit & diétoit de temps en temps, remuant toû-
jours les mains cependant , pour noiier fes cordes
&
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& faire fes filets. Il travailloit auifi à la terre au delà
de fes forces : aïant été élevé fuivant la nobleife
de fâ race. On lifoit toujours pendant fon repas, &
il en introduifit la coutume dans les villes. Le dimanche
il fe levoit à minuit, faifoit à pied trente
milles, qui font dix lieues , affiftoit à l’office, où il
prêchoit, ce qui duroit jufqu’àlafeptiéme heure, c’eft-
à-dire , une heure après midi. Il vivoit dans une mai-
foh commune avec fes clercs , n’aïant que fa cellule
comme un autre. Il aimoit tellement les pauvres,
que pour racheter les captifs, il fit vendre tout ce
qu’il y avoit d’argent dans les églifes, jufqu’aux vaif-
feaux facrez , & fe réduifit à des patenes & des calices
de verre.
Il étoit fort éloquent félon le temps, & nous avons
un échantillon de fon ftile dans l’éloge de faint H onorât
fon prédeceifeur. Les jours de jeûne il entre-
tenoit le peuple par fes difeours , depuis midi jufqu’à
quatre heures. S’il n’avoit pour auditeurs, que des
gens ruftiques, il s’accommodoit à leur portée par
un ftile fimpje 5 mais il le relevoit-, s’il furvenoit des
gens plus inftruits, tant il étoit maître de fon difeours.
Il avoir ; plufieurs fois averti en "particulier
le préfet de ce temps-là, des injuftices qu’Ü commet-
toit dans les jugemens, fans qu’il fe fût corrigé. Un
jour il vint à l ’églife accompagné de fes officiers ,
pendant que faint Hilaire prêchoit. Lerfaint évequfe
interrompit fon fer mon -, difànt que le préfet n’é-
toit pas digne de recevoir la nourriture celefte,
après avoir meprifé les avis qu’il lui avoit donnez
pour fon falut. Le préfet fe retira chargé de cori-
fufion , & faint Hilaire continua4-de; parler. Tel
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Gennad. c. 6%,
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