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,T écrit le concile de Calcédoine,. & le pape S. Léon;
' Un diacre nommé A th an a fe ,d itu n jour à Theodofe
au milieu de l’églife ,. comme il étoit afïîs dans le
trône : CeiTe de faire la guerre à Jefus-Chrifl, ôc de
diiïîper fon troupeau ; ôc connois enfin l’affeétion
que nous portons à notre vrai pafteur.Nous ne fçau-
rions entendre la voix de l’étranger» Comme il par-
loit ainfi, il fut tiré dehors par les fatellites de T h eo dofe
; & après lui avoir faitfouffrir toutes fortes de
tourmens, on lui coupa la tê te , fon corps fut traîne,
par un pied dans toute la v ille , ôc donné âmanger
•¿"¿lui ' 5' aux chiens. L’églife honore fa mémoire , comme
marty r le cinquième Juillet.
Dorothée gouverneur de Palefiine, étoit alors occupé
contre les barbares dans le païs des Moabites»
A ïan t appris ce qui s’étoit paifé à Jerufalem, il rev
in t en diligence avec de bonnes troupes > pour y.
mettre ordre; mais les gens de Theodofe & d’Eu-
docie lui fermèrent les portes , & ne le laifferenü
point entrer, qu’il n’eût promis d’adherer aufchif-
m e , comme tous les moines & toute la ville. Theo-
dofe occupa ainfi pendant vingt-mois le fiege de Je-,
rufalem,
xxxvn II s’efforça même d’attirer à fon parti S. Euthys.
Euthymîus mius. Premièrement, il le demanda ; mais le iàint
ic fifte à T h é o - < , . \ T r < „ . 1 1 r
d o fe . homme ne voulut pas venir a Jerulalem, i heodole
lui envoïa deux ab bez, Elpide difciple ôc fucceifeur
vit*s.z«thym. de faint Paffarion, ôc Geronce , qui gouvcrnoit le
monaftere de fainte Melanie. Saint Euthymius leur
dit: Dieu me garde de prendre part aux crimes de
Theodofe, ou à fon erreur. Elpide & Geronce répondirent:.
Il faut donc que nous recevions le dog-
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me de Neftorius, autorifé par le concile de Calce-
doine :en difant que Ton reconhoît Jefus-Chrifl en
deux natures. S. Euthymius répliqua : Je n’ai pas lû
tous les aébes du concile ; mais pour la définition de
f o i , je n’y trouve rien à reprendre. Il leur expliqua
enfu ite , comme le concile reconnoiffoit les deux .
natures en Jefus-Chrifl , fans aucune divifion de
perfonnes,fuivantla doètrine de S. Cyrille.Elpide
approuva fon difcours, ôc reconnut qu’il étoit conforme
à la foi catholique : toutefois il ne quitta pas
iî-tô t la communion de Theodofe ; mais Geronce
demeura opiniâtre dans l’erreur ; & ils retournèrent
ainfi divifez. Theodofe ne ferebuta pas, ôc envoïa
encore différentes perfonnes, pour tâcher de gagner
S.Euthymius, qui voïant fon impudence,avertit
les abbez de ne point communiquer au fchifme,
ôc fe retira dfens le fonds du defert. Plufieurs ana-
coretes l’aïant appris, l’y fu iv iren t -, & fa in tE u th y -
mius y demeura jufqu’â ce que l’on eût chaffé T h e o dofe.
Il y avoit un fameuxanacorete nommé Gerafime,
qui après avoir pratiqué long-tems la vie monafli-
que en fon p a ïs , qui étoit la L y c ie , étoit venu depuis
peu s’établir dans le defert près du Jourdain. Il
avoit été entraîné avec les autres anàcoretes dans
l’erreur de Theodofe ; mais aïant oüi parler des vertus
de S. Euthymius, il v in t le trouver à Rouba, ôc
aïant demeuré affez long-tems avec lui, il confentit
à la définition du concile de Calcédoine, & renonça
a la communion de Theodofe, avec quatre autres
anacoretes, Pierre furnommé T o u rn it, M a rc , Jul-
ionficSilvain. Gerafime bâtit à un quart delieuë du
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