
XIII.
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Icgùé.
Epiji, il.
fyift. 81.
2 .8 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
de benediétion. Chryfaphius , qui prétendoit autre
ch o fe , lui fit dire qu’il devoit envoïer de l’or. L’évê*
que répondit qu’il n’en avoit point , fi ce n’étoit les
vafes faerés ; mais que les biens de l’églife étoient a
Dieu & deftinés aux pauvres. Dès-lors Chryfaphius
réfolut de mettre tout en oeuvre , poiir faire dépofer
Flavien ; mais comme il écoit foutenu par Pulquerie,
qui avoit toute l’autorité ,' il voulut commencer par
Peloigner elle-même des affaires. Chryfaphius perfua-
da donc à" l’empereur par le moïen de fa femme Eu-
d o c ia , de demander à Flavien : qu’il ordonnât Pulquerie
diaconeffe. L’empereur l’envoïa quérir , Se
lui fie cette propofition en fecret : Flavien en fut affligé
; mais fans le témoigner à l’empereur , il écrivit
fecretement a. Pulquerie, qu’elle ne fe trouvât point
en fa préfence ; de peur qu’il ne fût obligé de faire
quelque ch o fe , qui ne fût agréable , ni à .elle , ni à
lui. Elle comprit dequoi il s’a g iffo it, & fe retira a
l’Hebdomon, L’empereur Theodofe Se l’imperatrice
Eudocia furent fort irrités contre Flavien, de ce qu’U
avoit découvert leur fecret ; Se tel fut le commencement
de fa difgrace.
Theodoret aïant appris l’ordination de Flavien j
lui écrivit une lettre de compliment, pfp’erant trouver
en lui un proreéteur : car il y avoit déjà deux ans,
qu’il avoit reçu ordre de l’empereur de fe retirer à fon
dioeefe de C y r , avec défenfe d’en forrir. Le temps
paroît par la lettre au conful N om u s , dont le confulat
tombe en l’année 445. Le fujet fut un fermon , qu’on
l ’accufa d’avoir fait à Antioche , après la mort de
faint Cyrille en préfence de Domnus:où l’on préten-
L i v r e v i n g t - s e p t i e ’m e . 187
doit j qu’il avoit dit : On n’oblige plus perfonne de r,
blafphémer. Où font ceux qui d ifen t, que c’eft: un D
Dieu qui a été crucifié ? Ce n’eft pas Dieu , qui a été
crucifié, c’eft Jefus-Chrift homme. Il n’y a plus de
difpu te , l’Orient Sc l’Egypte font unis : l’envie eft
m o rte , Si l’herefie enfevelie avec elle. On -raceufoit
encore d’avoir ordonné évêque de T y r le comte Ire-
née : qui étoit bigame , Si qui avoit agi au concile
d’Ephefe avec tant de chaleur, pour le parti de Ncfto-
jius. Enfin on a.ccufoit Theodoret de troubler l’églife,
par les conciles qu’il affembloit continuellement à Antioche
; & c’eft la feule caufe que portoit la lettre de
l ’empereur. Il obéît Si fortit d’Antioche fans due EP ni-
adieu , à caufe de ceux qui l’y vouloient retenir.
Mais il fe plaignit à diverfes perfonnes, d’être ainiî
noté Si condamné fans connoiffance de caufe. Il en Ep.79.îo.sn
écrivit au patrice A n a to liu s , au préfet Eutrechius, *'
au conful Nomus , à Eufebe évêque d’Ancyre. Ce
n’eft pas, difoit-il, que le fejour de C y r me déplaife :
je le dis en vérité , je l’aime mieux que les villes les E, 7ÿJ
plus célébrés, parce que Dieu me l’a donné en partage
; mais il me paroît infupportable d’y être attaché
par neceflité. Cette conduite enhardit les méchans ,
Si les rend plus indociles. Et ailleurs : Toutes les vil- - 8lJ
les font ouvertes aux heretiques, aux païens , aux
Juifs ; & moi qui combats pour là doétrine de 1’é-
va.ngile , on me chaffe de toutes les villes. Mais on
die que j’ai de mauvais fenrimens. Que l’on affem-
ble donc un concile : que je m’explique en préfence
des évêques Si des magiftrats ; Si que les Juges
difent ce qui s’accorde à la doétrine des apôtres. Et