
'4oS H i s t o i r e E c o l e . s i a s t i q u e
forte que je fuis réduit à mandier avec deux ou trois
efclaves qui me reftent. Les femmes qui ont été
exigées de nous, tant de nôcre.bien, que des emprunts
que nous avons fa its , montent environ à
quatorze cens livres d’or. Ces femmes ont été données
àNomus & à C ry fap h iu s ; qui n’a pas laif-
fé de fe mettre en poiïeffion de mon b ien, 8c d’exiger
de nos tantes, foeurs de S. Cyrille, quatre v ing t-
cinq livres d'or, 8c quarante livres de la veuve de
mon frere &c de fes enfans orphelins.
Laderniere 'réquête étoit celle de Sophronius
laïque, où il difoit : J’avois obtenu des ordres de la
cour contre un officier d’Alexandrie nommé Ma-
caire, qui m’avoit enlevé ma femme. Diofcore en a
empêché l’execution ; difant, qu’i l étoit plus maître
du païs que les empereurs; 8c a envoïé un diacre
nommé ifidore, avec une troupe de païfans,qui
m’ont ôté tout ce que j ’avois en habits 8c en autres
chofes pour v iv re avec mes enfans ; enfcrte que
j ’ai été obligé de m’enfuir. Je foùtiens de plus, que
Diofcore afouventdicdes blafpêmes contre la fain-
te T r in ité ;q u ’il acommisdes adultérés8c des en-
treprifes contre le fervice de 1’emperejur,prétendant
être maître de l’E gyp te ; comme p rouvent lesadtes
faits devant plufieurs magiftrats- Plufieurs autres
perfonnes ont éprouvé fa fureur; mais la pauvreté
ou la crainte, les ont empêché de porter leurs plaintes
devant vous. Je demande qu’Agoraftc fon fyn-
celle, qui eft ici, foit reprefenté.Ces quatre requêtes
aïanrétélûës 8c avouées parles parties préfentes,
furent inferéesdans les aôtes.
Enfuiteie concile ordonna, que Diofcore feroic
L i v r e v i n g t - h u i t i e ’ m e . 40g
i cité pour la troifiéme fois, & députa pour cet effet I JXIV-
_ 1 . Ml 1 r»î -i- 1 * r r • 1 Condamnât!
Francion eveque de rhilippopohs, Lucien de Bize r de Diofcore.
I 8c Jean de Germanie avec Pallade diacre 8c notaire. e-^6.a.
I Ils portoient une citation par écrit ; où le concile dé- f ' 4r/-
I claroit à D iofcore, qu’il ne recevoir point fes excu- A 4*0.0.
I fes , 8c qu’il eût à venir fe défendre, fous peine d’être
I jugé par contumace. Diofcore répondit : Q u ’il n’a-
I voit rien à ajoûter à ce qu’il avoit déjà dit ; 8c quoi
1 qu’on luipût reprefenter, il perfifta dans cette ré-
I ponfè, qu’il répéta jufques à fept fois. Après que le
H rapport en eût été fait au concile, Pafcafin demanda
I plufieurs fois ce qu’il y avoit à faire, ôc fi le concile
I trouyoit à propos de le juger fuivant la rigueur des
I canons ; tout le concile déclara qu’il y confêntoit.
I Alors les trois légats, Pafcafin, Lucentius 8c Bonifa-
I c e , prononcèrent la fêntence en ces termes : Les ex- * 4M- d.
I cez commis contre les canons, par Diofcore ci-de-
■ vant évêque d’Alexandrie , font manifeftes, tant
I par la féance précédente , que par celle-ci. Il a rêçû
I à fà communion Eutychés, condamné par fbnévê-
I que. Il pérfifte à fbutenir ce qu’il a fait à Ephefê,
I dontildevroit. demander pardon comme les autres, a 4* j.
I II n’a pas permis de lire la lettre du pape LeonàFla-
I vien. Il a même excommunié le pape. O n aprefen-
I té contre lui plufieurs plaintes au concile. Il a été cité
1 jufqu’à trois fois, 8c n’a pas voulu obéir. C ’eft pour-
I quoi le très-fâint archevêque de Rome Léon , par
1 « nous 8c par le preiènt concile, avec l’apôtre faint
■ Pierre, qui eft la pierre 8c la baie de l’égliiè catho-
I lique 8c de la foi orthodoxe, l’adépoüillédelàdi-
I gnité épifcopale 8c de tout miniftere iacerdotal.Que
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