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tions. Saint Léon fe contenta donc d’écrire di-
verfes lettres, pour empêcher, s’il pouvoir,cecon-
rnî. ij. ai.9. du moins faire en forte que la fo iy fû tc o n -
fervee. Il écrivit p remièrement à l’empereur T heo-
dofe le vingt-cinquième de Mai : lui déclarant ion
attachement pour la foi deNicée ; mais que comme
il condamne N e fto r iu s , il ne condamne pas
moins ceux qui nient que Jefus-Chrift ait pris la v é rité
de notre chair, c’eft - à- dire, Lutychés. C ’eft
pourquoi il fupplie 1 Empereur de faire aflembler
un concile en Italie. Toutefois voïant qu’il ne pou-
v . Que/n. tut. vo it empecher que le concile ne fe tînt à Ephefe :
$9.adepijl.z 4 . • l i n * •• - r i / A » * « 11 deitina pour y envoier 3 Jules eveque de Pouzole,
René prêtre du titre de iaint Clement , Hilarius
diacre 6c Dulcitius notaire, 8t les chargea de plu-
Îîeurs lettres.
xxxv. La plus importante eft la lettre à Flavien évêque
Lettres de iàint i *■/, . 1 , , y r , .. s r 7
Léon à Flavien. deL,onitantinople,ouiaint Léon explique a rond ce
zîi/i.z4.«i.I0. 9 ^ 1 ^auc croire fur le m ylfere de l'incarnation. Il y
marque d’abord l’ignorance d ’Eutychés , qui eft
tombe dans 1 erreur, faute d’avoir étudié l’écriture,
6c d’avoir même fait attention aux termes du fym-
bole, que fçavent tous les fideles : car ils y difent
q u ’ils croient en Dieu le pere tout puiifant, 6c en Jefus
Chrift fon fils unique notre Seigneur, qui eft né
du Saint Efprit 6c de laVierge Marie.Ces trois articles,
ajoute faint Léon, fuffiient pour ruiner prefque
toutes les machines des heretiques : car en croïant
que Dieu tout puiflant 8e éternel eft pere;,on montre
que fon fils lui eft coéternel, coniubftantiel 6c
entièrement iemblable C ’eft le même fils éternel du
pere écernefiqui eft né du faintEfprit 6c de laVierge
L i v r e v i n g t - s e v t i e ’ m e .' 335
Marie. Cette génération temporelle n’a rien oté , T~~
ni rien ajouté à la génération éternelle-, mais elle
a été emploïée toute entiere à la réparation de
l’homme pour vaincre la mort 6c le démon : car
nous n’aurions pu furmonter l’auteur du péché 6c
de la m o rt, fi celui-là n’avoit pris notre nature , 6c
n e l’avoit fait fienne , qui ne pouvoit être infe&é
par le péché , ni retenu par la mort, il a donc été
conçu du faint Efprit dans le fein de la Vierge fa
mere:qui l’a enfanté comme elle l’avoit con çu , fans
préjudice de fa virginité. S, Léon paife enfuite aux
preuves de l’écriture, & montre que le Verbe a pris
une véritable chair : par l’é v an g ile , qui le nomme Matth^
fils de David 6c d’Abraham; par faint Paul,qui d it, d3Jj f
qu’il a été fait du fang de D avid félon la chair : par
la promefte faite à Abraham , de bénir toutes les
nations par fon f ils , expliquée par faint Paul , 6c Cen"
appliquée à Jefus-Chrift : parles prophéties d’Ifaïe,
touchant l’Emmanuel fils d’une v ie rg e , 6c l’enfant V*u6 '
qui eft né pour nous. D ’où il conclut que Jefus-
Chrift n’a pas eu feulement la forme d’un homme,
mais un corps véritable tiré de fa mere. L’opération
du faintEfprit n’a pas empêché, que la chair
du fils ne fût de même nature que celle de la
mere, elle a feulement donné la fécondité à une
vierge. A
Donc l’une 6c l’autre nature demeurant en fon
entie r, a été unie à une perfonne ; afin que le même
médiateur pût mourir,demeurant d’ailleurs immortel
6c impaftible. Il a tout ce qui eft en nous,tout
ce qu il y a mis en nous c réan t, 8c qu’il s’eft chargé
de réparer ; mais il n’a point ce que le trompeur y a
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1. 1.
XII. 3 :
II. 8.