
H i s t o i r e E c o l e s i a s t i q u e .
T " gnûs, que l’empereur m’avoit donnppour ma furete
N' Igjfa' me dit ; quema prefenceétoitdéformais inu tile , &
que j ’étois déjà condamné, avant que d'être oui. Sa
dépofition le fait voir. Quand je me fus prefente a
l ’affemblée, on refufa de recevoir,™ dé faire lire ma
confeifion de foi ; & quand j’eus déclaré de vive
v o ix , que ma créance étoit conforme à la decuion
d eN ic é e , confirmée aEphefe^ion voulut m y faire
ajouter quelques paroles.Moi,craignant de co£tre"
venir à l’ordonnance du premier concile d Ephele,
Sc du concile de N icée : je demandai que votre faint
concile en fût informé , étant prêt de me foumet-
tre à ce que vous approuveriez. Comme je parlois
a in fi, on fit lire la fentence de dépofition, que Fla-
vien avait dreflee contre m o i, long temps auparav
a n t , comme il avoit voulu; Se l’on changea plu-
fieurs chofes aux ades,comme il a été vérifié depuis
à ma requête, par ordre de l’ empereur.Car l’eveque
F lavienn’ a eu aucun égard à mon appel interjette
vers v o u s , ni aucun refped pour mes -cheveux
blancs, Se les combats que j’ai foutenus contre les
heretiques ; mais il m’a condamne d autorité abio-
luë. Il m'a livré pour être mis en pièces comme he-
retique,par la multitude amaffee exprès dans la cathédrale
Se dans la place,fi la providence ne m’avoit
confervé. Il a fait lire en diverfeséglifes la fentence
prononcée contre m o i, 8e a fait foufcrire les mona-
fteres : ce qui ne s’eft jamais fa it , comme vous iça-
v e z , même contre les heretiques. Il l’a envoïee en
O r ien t, 8e l’a fait foufcrire en plufieurs endroits çar
les évêques Se les moines, qui n’avoient point ete
juges : quoiqu’il eût dû commencer par l’envoier
S»/>. n. 33.
?• ïîï-
Sup. )}.
L lV K t V I N G T-S E P T I E MÈ. 347
aux évêques, à qui j ’avois appellé. C ’eft ce qui m’a ^
obligé d’avoir recours à vous 8e à l’empereur; afin
que vous foïez juges du jugement rendu contre moi.
Après cette ledure , Flavien de Conftantinople
dit : Son açcufateur écoit Eufebe,, ordonnez qu’il
entre. Le comte Elpide dit : l’empereur a ordonné, P
que ceux qui ont été jug e s , foient maintenant parties.
Je réponds donc à l’archevêque Flavien , que
l’accuiateura rempli fa fo n d io n , il prétend avoir
gagné fa caufe : ainfi le juge a fait paifer en fa per-
ionne la qualité d’accufateur , comme il s’obferve
dans les tribunaux feculiers. Vous êtes maintenant
aflemblez pour juger les ju g e s , non pour recevoir
encore l’accufateur, & recommencer un nouveau
procès. Ordonnez donc, s’il vou sp la îc , qu’on life
tout le refte des ades de la caufe. Diofcore ne manqua
pas d’être de cet avis , & les autres évêques le
iuivirent. Ainfi Eufebe de Dorilée n’entra point
dans leconcile,quoiqu’Eutychésy fût admis. Apres
que tous les évêques eurent opiné pour la ledure
des a d e s , Diofcore demanda aqfli l’avis à Jules légat
du pape, qui dit : Nous voulons que l’on life les
ades,à condition que l’on life auparavant les lettres
du pape. Le diacre Hilarus ajoûta : D ’autant plps
que le très-faint évêque de Rome n’a écrit fes lettres,
qu’après s’êcrefait lire les ad e s , dont vous demandez
la ledure. Eutychés dit : Les enyoïés du
très-faint archevêque de Rome Lepn , me,font devenus
fufpeds: car ils logent chez l’évêque Flavien*
ils dont dîné chez lu i, 8t il leur a rendu toutes fortes
de fervices. Je vous prie d on c , que ce qu’ils pourraient
faire contre m oi, ne me porte aucun preju-
X x ij