
i? o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
gnage de la .fo i, foit par la nature même. Mais il faut
A i . 9. attribuer aux hommes leur infidélité, & attribuer leur
foi au don de Dieu. Quoique J.-Ç. foit mort pourtous»
fa mort toutefois ne profite qu’à ceux à qui elle eft appliquée
en particulier. Camille & Théodore prêtres,
envoierent de Genes à faint Profper neuf paflages ey-
traitsdu livre de faint Auguftin , de la prédeftination
& de celui de la perfeverance , qui leur faifoicnt de la
peine ; & il leur fit voir parfes réponfes, qu’il n?y avoit
rien dans ces livres que de très-catholique.
Mais le principal ouvrage de faint Profper , pour la
n , g defenfe de faint Auguflin , eft le livre contre le colla-
teu r, c e ft -a -d ir e , contre Caflien , auteur des colla-
^sup.hv.xïni. tions ou conférences. Il l’écrivit vers l’an 431. puifqu’il
dit qui l y a plus de vingt ans que l ’églife combat les
Pelagiens, fous la conduite de faint Auguftin : ce que
Ion peut rapporter a ces premiers ouvrages , adreflez
su p .j.x x ,n . 3. a Marcellin en 4 1 2 . . Saint Profper examine en celui-ci
douze propoiîtions de Caflien , tirées de la treizième
conférence , ou il fait parler l’abbé Chcremon. La
première propofîtion eft catholique ; établiffant que
Dieu eft le commencement, non-feulement de toute
bonne oeuvre ; mais encore de toute bonne penfée t
dans les autres propofitions, Caflien favorife les Pe-
lagiens ; prétendant que pluiîeurs viennent à la grâce
fans grâce ; que l ’homme peut quelquefois de lui-
meme fe porter à la vertu ; que l’une &c l’autre opinion
eft autoriiee par 1 écriture : que le libre arbitre contribue
autant au falut que la grâce : qu’Adam par fon
peche n a pas perdu la fçience du bien : que tous les
mérités des faints, ne doivent pas être rapportées à
Dieu , en forte que l’on n’attribue à la nature que le
mal ; que toute ame a naturellement des femences de
vertu -, enfin que Dieu procure entièrement le falut
des uns , & ne fait qu’aider les autres. En tout cela,
faint Profper montre que Caflien favorife les Pelagiens,
& fe contredit lui-même. Il finit cet ouvrage en fouhai-
tant que le pape faint Sixte chafle les Pelagiens cachez,
comme fes prédeceffeurs ont chaffé ceux qui l’étoient
à découvert ; déclarant qu’il veut les tolérer charitablement
, tant qu’ils ne font point féparez de l ’églife.
Caflien y eft toujours demeuré ; & cette cenfure, quoique
très-jufte , n’a pas empêché que fes conférences &
les autres livres , n’aïent toujours été entre les mains
des moines & des autres perfonnes de pieté ; à caufe de'
la fainte doéfrine, & de la haute fpiritualité contenues
dans tout le refte.
Mar-ius Mercator écrivit aufli vers ce femps-là fon * ^
livre d’Annotations. Aïant reçu les livres de Julien Ëciics dt Mot?
contre faint Auguftin ,, & les réponfes de faint Au- cator'
guftin s il fit des remarques fur plufieurs endroits des
écrits de Julien , pour relevei fes erreurs, & les re-*
cueillir enfuite , à la priere d ’un prêtre nommé Pien-
tius.. Il mit à la tête un petit avertiflèment au lecteur
, ou il explique fommairement l’état de la quef-
ïion , & l’hiftoire de cette herefie , dont il fait au- süp_ | iitn:
teurs Théodore de Mopfuefte & Rufin le Syrien. Il "•Iparle
de faint A u gu ftin , commemort : ce qui fait juger
qu’il n’a donné cet ouvrage, que vers l’an 431. après-
le concile d’Epheiè , où il pouvoit avoir reçu pari
le diacre Baflùla les derniers écrits de faint Auguftin.
En cet ouvrage, Mercator met d’abord fur chaque