
A n. 451
t’ U°.
:â l|]
i l ' S
X V I I .
R em on tran c e s
4 es E g y p tie n s .
4 1 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
Dioicore 5 Dioicore a été depofé juftement ; Jeius-
Chrift a dépoté Diofcore.On attendit pendant quelques
heures la réponiè de l’empereur, puis les magiftrats
dirent : Notre très-pieux empereur à laifle à
votre jugement ce qui regarde les évêques Juvenal,
Thalaflius, Eufebe, Baille & Euftathe. Voïez donc
ce que vous avez à faire, fçachant que vous en rendrez
compte à Dieu. Anatolius dit : Nous demandons
qu’ils entrent. Tous les évêques s’écrièrent:
Nous prions qu’ils entrent. Rendez au concile ceux
qui font de même ièntiment, qui ont fouicrit la lettre
de Léon. Les magiftrats dirent : Q u ’ils entrent.
Quand les cinq évêques furent entrez 8c fe furent
ailis, tous les autres s’écrièrent : C ’eft Dieu qui l’a
fait ; longues années à l’empereur, longues années
aux magiftrats, longues années au fenat. Voilà l’union
parfaite : voilà la paix des églifes.
Enfuite les magiftrats firent entrer quelques évêques
d’Egypte, qui avoient preiènté requête à l’empereur.
ilsétoient au nombre de treize, & ils s’aiïi-
rent du confentement de tous. Leur requête étoit
au nom de tous les évêques d’Egypte, 8c neconte-
noit autre chofe, lin o n , qu’ils fuivoient la foi catholique
& condamnoient tous les heretiques, par-
ciculierement ceux qui difent que la chair de nôtre-
Seigneur eft venue du ciel, & non de la iàinte Vierge
Marie. Les évêques s’écrièrent : Pourquoi n’onr-ils
pas anathematifé le dogme d’Eutychés? Us ont donné
cette requête par iurprife.Qu’ils foufcrivent la lettre
de Léon. Us veulent fe moquer de nous, & fe retirer.
Diogene de Cyzique dit: Le concile eft aftem-
blépour Eutychés: y a-t-il un autre fujet ? l’arche-'
L i v r e v i n g t - h u i t i e ’ m e . 4 1 5
vêque de Rome a écrit àcauiè de lui. Nous avons T~~~ ~
tous conièn.ti à là lettre, qui eft conforme aux expo- a n . 4 5 1 .
lirions des peres ; qu’ils y confentent auiîi. Les légats
dirent par la bouche de Pafcafin : Q u ’ils diiènt
s’ils confentent à la lettre du fiege apoftolique, 8c .
s’ils anathematiiènt Eutychés.
Les évêquesEgyptiens dirent par la bouche d’Hie-
race, le premier d'entr’eux : Si quelqu’un a d’autres
ièntimens, que ce qui eft porté dans notre requête,
foit Eutychés, foit un autre, qu’il fcit anathême: P. r4r
quant à la lettre du très-iàint archevêque Léon ,
tous les évêques içavent qu’en toutes choies, nous
attendons l’avis de notre très-iàint archevêque. Le
concile de Nicée l’a ordonné, que toute l’Egypte
fuive la conduite de l’archevêque d’Alexandrie , 8c
qu’aucun évêque ne faife rien iàns lui. Eufebe de
Dorylée dit : ils mentent. Florentius de Sardes dit :
Q u ’ils montrent ce qu’ils diiènt. Tous s’écrièrent :
Anarhematifcz nettement le dogme d’Eutychés.
Quiconque ne fouicrit pas à la lettre que ce concile
a approuvée, eft heretique. Anathême à Dioicore
& à ceux qui l’aiment. S’ils neibnt pas orthodoxes,
comment ordonneront-ils unévêque? Paicafin dit :
Des évêques de cet âge, qui ont vieilli dans leurs
églifès, ne içavent pas encore la créance catholique,
& attendent le térariment d’un autre ?
Les Egyptiens criererat : Anathême à Eutychés &
à ceux qui le croient. Mais on continua de les pref-
fer de fouicrire la lettre de iàint Léon , fous peine F ,
d’excommunication. Hierace dit : Les évêques de
notre province font en grand nombre : nous fommes
trop peu, pour nous faire forts de tous. Nous.