
A n. 451.
8. O t to b r e .
IV .
Plaintes co n t re
D io f c o r e .
tu .
384 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Ces cris populaires ne conviennent point à des eve-
ques St ne fervent de rien aux parcisdouffrez donc
que l’on fafle la leéture de tout. Les Egyptiens crièrent:
ChaiTez ce feul homme, & nous écoutons
tous : nous crions pour la foi catholique. Les ina-
giftrats dirent: Ecoutez plutôt, & p e i mettez qu'on
life tout par ordre.
Les fecretaires Conftantin &c Beronicien con tinuèrent
de lire les lettres, concernant la convocation
du concile d'Ephefe, & Beronicien aïant d i t ,
que l’empereur Theodofe avoit écrit à Juvenal de
Jerufalem, commeàDiofcored’ Alexandrie, D iof-
eoredit : Vous voïez que ce n’eil pas à moi ie u i ,
que l’empereur a commis ce jugement; il a donné
auffi à l’évêquejuvenal&à l’évêqueThalaifius l’autorité
dans le concile. Nous avons jugé ce qui eil
ju g é , & tout le c o n c ile l’a approuvé de v iv e voix
& par écrit. On en a fait le rapport a l’empereur
Theodofe d ’heureufe mémoire; & i l l’a confirmé
par une loi générale.
Alors les Orientaux s'écrièrent: Perfonnen’y a
confenti: on nous a forcés ; on nous a frappés. Nous
avons foufcrit un papier blanc. On nous a menacés
d’e x il, des foldats nous ont preifés avec des bâtons
Sc des épées : Quel concile, avec des épées
& des bâtons? Diofcore avoit pris exprès des foldats.
Chaifez le meurtrier. Les foldats ont dépofé
Flavien. Les Egyptiens crierent : Ils ont foufcrit
les premiers. Pourquoilaiife-t on crier des clercs.
Mettez dehors des gens inutiles ; que ceux qui
ont foufcrit s’avancent : Nous avons foufcrit après
yous.
Etienne
L i v r e v i n g t -h u i t i e ’ m e . *3 8 ?
Etienne évêque d’Ephefc dit: Quand j’eus reçûà
ma communion l’évêque Eufebe & quelques autres, * A ) 1 •
comme Elpide, Euloge : les foldats & les moines
d’Eutychés vinrent à l’évêché au nombre d’environ
trois cens perfonnes, & me vouloient tuer, en di-
iànt : Vous avez reçû les ennemis de l’empereur,
vous êtes fon ennemi. Je leur dis : J’exerce l’hoipî-
talité, je ne prens point de part à l’affaire ; je n’aipû
refufcr la communion à ceux qui n’en font point
exclus. Ainii tout s’eft paiïé par force & par violence.
Les Magiftrats dirent : Diofcore vous a-t’il fait
violence? Etienne évêque d’Epheiè répondit: On
ne m’a pas laifTé fortir de l’Egliiè , que je n’euflè
foulcrit à la ièntence de Diofcore, de Juvenal, de
Thalaffius & des autres évêques, à qui les lettres de ?' " 4*
l’empereur étoient adreflees.
Thalaffius évêque deGeiàrée dit : Il eft vrai que
j’ai été compris dans la lettre de l’empereur , je ne
foai comment : toutefois quand on a fait quelque
choie, j’ai voulu l’empêcher & foire furièoir : j’en ai
des témoins. Théodore évêque de Claudiopolis en
Iiàurie dit : Diofcore, Juvenal & tous ceux qui ont
foufcrit les premiers , qui avoient commiffion de
l’empereur, pour décider de la f o i , après avoir ma-
liçieufcment concerté entre eux , nous ont engagés
à juger, nous qui étions affis Amplement, fons con-
noilfonce de l’affaire. On lifoit les a êtes : on loüoit
Flaviend’heureufcmémoire, nous ne difions mot,
trouvant que lachofc alloit bien. Après cela, pour
nous épouvanter , ils s^écrierent : Coupez en deux
ceux qui parlent des deux natures ; divifcz ceux qui
divifcnt, ô te z , chaiïèz, nous taxant de Neftorianif-
TomeVl. C c c