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~ — ne me permettois pas de raifonner fur fa nature ; mais
4 48- puifque votre famreté me le permet & mel’enfeignës
je le dis, Flavien dit : Nous n’innovons rien ; nous
fuivons feulement la foi den os peres. Le patrice Flo-
jrentius dit : Dites-vous que notre Seigneur eft de
deux natures, après l’Incarnation ou non ? Eutychés
répondit : Je confeife qu’il a été de deuy natures
•avant Eunion ; mais après l’union je ne confcile qu’une
mature, . .
m - c . Ee concile die : Il faut que vous faffiezune con-
dfeffion claire , & que vous anathematiiiez tout ce
¿qui eft contraire à la doôtrine qui vient d’être lue.
Eutychés die : Je vous ai d i t , que je ne le difois point
.auparavant maintenant puifque vous l’enfeignés ,
je le d is , & je fuis mes peres. Mais je n’ai point
iro u v é cela clairement dans l ’éc ritu re , & les peres
ne ,l’ont pas tous dit. Si je prononce cet anathê-
m e , malheur à moi : car j’anathematife mes peres.
. T o u t le concile fe leva & s’écria, en difant : Q u ’il foit
.anatheme. Elavien dit : que le faint concile dife ,,
c e que mérité cet homme , qui ne veut ni confef-
fer clairement la vraïe f o i , ni fè rendre aux fenti-
mens du concile. Seleucus évêque d’Amafée dit : Il
mérité d’être dépofé , mais vous pouvez lui faire
grâce. Flavien dit : S’il avoiioit fa faute & anathe-
tnati-foit fon erreur, on pourroit lui pardonner. Fla-
rentius dit : Dites-vous quil y a deux natures, & que
Jefus-Chrift nous eft confubftantiel ? dites. Euty-
chés répondit : J’ai lû dans faint -Cyrille & faint
,Athanafe, qu’il eft de deux natures avant l’union ,
mais après l ’union £c l’Incarnation, ils ne difenc plus
¿ eu x natures, mais une, Florentius dit : Confeftezvous
L i v r e v i n g t -s e p t i e ’ m e , 311
vous deux natures après l’union ? dices. Eutychés ' *
répondit: Faites lire faint Athanafe, vous verrez N‘ 4481
qu'il ne dit rien de femblable. Bafile de Seleucie
dit : Si vous ne dites deux natures après l’union ,
vous admettez un mélange ôc uneconfufion. Rlo-
rentius, dit:Qui ne dit pas de deux natures, 8c deux
nacures, ne croit pas bien. T out lé concile fe leva Si
s’écria: La foi 11’eft point forcée. Longues'années
aux empereurs, longues années. Nôtre foi eft toujours
viôtorieufe.Ilne fe rend pas, pourquoi l’exhortez
vous f
Flavien prononça la fentence en ces termes: Eu- XXIX.
tychés, jadis prêtre archimandrite, eft pleinement Condamnation
convaincu Se par fes a&ions paifées ôepar fes dé- Eutychcs’
clarations préientes, d:être dans l’erreur de Valen-
tinScd’Apollinaire,Scdeiuivreopiniâtrement leurs
blafphêmes; d’autant plus qu’il n’a pas même eu
d'égard à nos avis Ôcà nos inftruôtions, pour recevoir
fa faine doôtrine. C ’eft pourquoi, pleurant 8c
gemiflantfur fa perte totale, nous déclarons delà
part de Jefus-Chrift, qu’il a blafphêmé ; qu’il eft
priv é de tout rang facerdotal, de nôtre commun
io n , 8c du gouvernement de fon monaftere. Fai-
fanc lavoir à tous ceux qui lui parlfcront, ou le fréquenteront
ci-après, qu’ilsferont eux-mêmesfoumis
à l’excommunication: Cette fentence fur foufcrite,
par trente-deux évêques 8c vingt-trois abbés, dont
dix-huit écoient prêtres, un diacre 8c quatre laïques.
Les plus connus, font André, Faufte, qui fem-
ble être le fils de faint D almace ; Martin, Job, Man
u e l, Abraham, Marcel abbé des Acemetes. Les
évêques les plus confiderables é to ient, Flavien de
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