
A n . 431.
Septembre.
Conc. Eph. p.
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132. H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fondions eeelefiaftiques ; & que nous , qui combattons
pour la foi , rienfrions point dans l’églife ? II
m’a dit : Que voulez-vous que je faffe ? J’ai répondu :
C e que fit le comte Jean quand il vint à Ephefe. Car
voïant qu’ils celebroient: les affemblées, ôc non pas
nous , il les empêcha §i en difànt : Jufqu a ce que
vous aïez fait la paix , je ne permettrai ni aux uns, ni
aux autres de les celebrer. Vous déviés ordonner de
même a l’évêque de cette ville : de ne laiffer tenir les
affemblées, ni à eux , ni à n o u s ,. jufqu a ce que nous
fuffions d’accord. L ’empereur m’a répondu : Je ne
puis commander aux évêques. J’ai dit : Ne nous
commandés donc rien non plus. Nous prendrons
une églife & nous célébrerons, l’affemblée, ôc vous
yerrés qu’il y a bien plus de peuple avec nous qu’avec
eux. J’ai ajoûté : Dans nos affemblées il n’y a ni lecture
des faintes écritures, ni oblations ; mais feulement
des prières pour la foi & pour votre majefté , &
des difeours de pieté. Il l’a approuvé, & ne nous en
a point empêché jufqu’içi. Nos affemblées croiffent
toujours ; mais nous fommes tous les jours en péril ôc
en crainte, voïant la violence des moines & des clercs,
ôc la facilité des grands, Il relie un des fermons que
fitjfheodoret en ce tems-là , & un de Jean d?Antio-
c h e , qui eft fon adieu, prononcé dans la même affem-
blée.
Les fchifmatiques ne manquèrent pas drinvoïer
d’Ephefe à leurs députés, la profeffion de foi qu’ils
demandoient -, avec des lettres , où ils infiftoient
toûjours fur la condamnation des douze articles
de faint C yrille 5 foûtenant que c’étoit les autori-
fet , que de confirmer la dépofition de Neftorius,
ils
L i v r e v i n g t s i x i e ’ m e . ' 133
ïls envoïerent en même temps à leurs députez l ’expo- -
fition des d o u ze ' articles que faint C yr ille venoit de A N- 4 3 1-
faire à Ephefe , à la priere du concile. septembre.
L’empereur entendit les députez jufqu a cinq fois. r^t.hc»c.Bph,
Enfin retournant à Conftantinople , il laiffa lesfchif- ipiji.p. 74s-
matiques à Calcédoine, ôc commanda aux députez ca- 7*’
tholiques devenir à C onftantinople, pour y ordonner
un évêque Les fchifmatiques s’en plaignirent par une
remontrance , que Ton compte pour la fécondé.: car p.7, 8
la premiete eft celle dont ils avoient été chargez en sjtKoi-c- s*-
partant d’Ephefe. Dans celle-ci., les députez demeurez
à Calcédoine proteftent devant D ie u , que iî les
partifans de l’herefie ( c’eft ainfi qu’ils nomment les
catholiques ) ordonnent un évêque à Conftantinople,
avant que l’on ait réglé la doélrine : il y aura necef-
fairementunfchifme , qui divifera toute l’églife : car,
d ifen t-ils , & nous ôc toutes les provinces d’O r ien t,
de P o n t , d’A f i e , de Thrace , d’Illyrie , d’Italie , ne
fouffriront jamais que l’on reçoive les dogmes de
C yr ille . Ils vous ont même envoie un livre de faint
Ambroife contraire à cette doéfcrine. C ’eft à l’empereur
qu’ils parlent.
Ils écrivirent en même temps à Rufus évêque de cenc;£pb.p.7fi..
Theffalonique , pour effaïer de l’attirer à leur p a r ti,
en le prévenant contre le concile : afin qu’il fe défiât
de la relation de Flavien de Philippes fon fubde-
legué à Ephefe. Ils font encore mention dans cette
lettre du livre de faint Ambroife , envoie à l’empereur
par l’évêque de Milan , qu’ils nomment Martin
, ôc qui eft plutôt Martinien. Us difent qu’il leur
a é c r it , dont ils concluent que l’Italie eft pour eux.
Mais au mois de Septembre , où cette lettre fut
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