
A N.
n i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
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été nourris entre les mains des peres orthodoxes. Nous
anathematifons Apollinaire, A r iu s , Eunomius , Ma-
' ,ulU"' ccdonius , Sabellius , Photin , P au l, les Manichéens,
& tous les autres heretiques ; & de plus Neftorius inventeur
de nouveaux blafphêmcs, ceux qui font dans
fa communion , & fes fentimens, & ceux qui tiennent
les opinions de Celeftius & de Pelage. Nous
prions le concile de faire appeller canoniquement Jean
d’Antioche , & ceux qui ont avec lui compofé cette
calomnie contre nous ; pour venir montrer ici que
nous fommes heretiques, ou être condamnez eux-
mêmes_j vû principalement que comme porte leur
écri t , ils ont jporté ces vieilles calomnies aux oreilles
des empereurs,
f 6)0. Le concile députa trois évêques , Daniel de C o lo -
ne I Commode de Tripoli en Lydie , Timothée de
Germe en H e lle fp on t, avec un notaire nommé Mu-
fo n e , & une citation par écrit contre Jean d’A n tio che,
portant dès lors interdiètion des fonétions de l’c-
pifeopat ; & que s’il n’obéïiToit à cet*te troifiéme citation
, on prononceroit contre lui félon les canons.
Quand ils furent revenus, l’évêque Daniel dit : Etant
allez à la maifon de l’évêque Jean , nous fommes def-
cendus de cheval affez loin , & nous avons déclaré
doucement à fes clercs, que nous étions envoïez par
le faint concile. Nous avons trouvé le prêtre Afpha-
le , qui effc de leglife d’Antioche , &c pourfuit à C . P.
les affaires de cette églife. Il nous a menez plus près
de la maifon , &c nous accompagnoit, arrêtant ceux
qui fe jettoient fur nous. Nous avons auiîi obligation
aux foldats : car comme ils connoiifent l’évêr
que Commode , étant logez dans fa v ille , ils ont revton'
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L i v r e v i n g t - C i n q u i e ’ m e .' 113
tenu les clercs qui vouloient nous infulter. Afphale
& les autres clercs aïant averti Neftorius, fon archidiacre
eft defeendu vers nous. Nous ne fçavons pas
fon nom ; mais c’eft un petit homme pâle , qui a la
barbe claire. Il portoit un papier , qu’il nous a pre-
fenté en difant : Le faint concile vous envoie c e c i,
afin que vous le receviez. Nous avons dit : Nous
fommes envoïez pour parler de la part du faint concile
, & non pour recevoir des écrits. Le concile invite
le feigneur Jean à y venir prendre féance. L’archidiacre
a répondu : Attendez donc que je l ’aille
dire à l’évêque. Il y eft allé , & étant revenu il nous a
prefenté encore le même papier , en difant : Ne $ous
envoïez rien, nous ne vous envoïons rien non plus :
nous attendons une décifîon de l’empereur. Nous
avons dit : Ecoutez donc ce que mande le concile.
Mais il s’eft retiré au plus Vite , en difant : Vous n'avez
pas reçu mon papier, je n’écoute point ce que dit
le concile. Les deux autres évêques confirmèrent ce
rapport.
Le concile dit : Cette citation eft fuffifante , afin
que l’évêque Jean n’ait point d’e x c u fe ,& ne puiffe
prétendre caufe d’ignorance. Saint Cyrille dit : Me
voilà encore preient avec l’évêque Memnon , pour
entendre les défenfes de l’évêque Jean. Puifqu’il
continue de fuir : c’eft au concile à ordonner. Le
concile prononça la fentence en ces termes : Les
injures que l’évêque Jean d’Antioehe & fes complices
ont faites aux évêques C yr ille & Memnon,
devoient obliger le faint concile à porter contre eux
une ientence digne de leur arrogance , après cette
froifiéme citation ? à laquelle ils n’ont pas voulu
Tome V I , P
A n . 431.
1 7 . J u ille t^
L I L
Sentence contre
Jcsn. d^njipehe.
p* 6$i*