
toi H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q t t e .
tpi/!.p. 141. SucceiTus lui aïant envoie quelques objections fur
cette explication , il y répondit par une fécondé lettre
encore plus ample, pour inontrer qu’en dxfantune nature,
il n’admet aucune con fu iion , ni aucun mélange;
parce que la divinité eft immuable 5 & que l’humanité
demeure entière en Jefus-Chrift ; puifque ce n’eft pas
Amplement une nature, mais une nature incarnée.. Il
marque dans l’écriture trois fortes d’exprefïîons’en par-
p. ï+j.a. janr jg Jefus-Chriit y les unes qui conviennent à la divinité
feule , les autres à l’humanité feule, les autres à
toutes les deux enfemble. Ces deux lettres tendent
comme les précédentes , à juftifier faint C y r i lle , au
fujet de la réunion avec les Orientaux.
cmc..Eph:}.p. Il écrivit une lettre à peu près femblable à V alerien
évêque d’Icone , pour expliquer la foi' catholique fur
l’Incarnation ; 8c il ajoute à la fin : J’apprensque quelques
impertinens publient que l’erreur de Neftorius a-
prévalu chez les évêques d’O rien t, c’eft pourquoi j’ai-
cru neceilaire de vous inftruire fur ce point. Il rapporte
enfuite , comme Jean d’Antioche 8c les autres fe font:
expliquez nettement ; & ajoure : Si donc on les aeeufe-
d’être dans d’autres fentimens y ne le croïez pas : ren-
voïez ceux qui le d iro n t, comme des trompeurs ; 8c f i
l ’on montre des lettres en leur nom, tenez-les pour fup-
poféeS. Il écrivit de mêmeà Maxime diacre d’Antioche,.
Max' qui Aiifoir difficulté de communiquer avec l’évêque
Jean y parce qu’il avoit reçu à fa communion des N e f-
toriens, que Maxime ne croïoit pas bien convertis..
Saint Cyrille lui confeille de fe contenter de leur abjuration
extérieure , fans vouloir trop penetrer dans-
leurs confidences..
Saint ifidorc de Pelufe avoit blâme faint , Ç y iill ^ 5 Lettre dé fnint Iflcomme
entretenant la divifion. Les exemples de le - dori. de 1 Uuf..
criture m’épouvantent , d ifo it-il , 8c m obligent de L,i- ■ tP- -n
vous écrire ce qui eft neceffaire.. Si je fuis votre pere ,
comme vous dites, je crains l’exemple d’Heh : fi je
fuis votre fils , comme il eft plus véritable , puifque
vous reprefentez faint M a rc , je crains l’exemple de
Jonathas , qui n’empêcha pas fon pere de confulter
la Pythoniife. Afin donc que nous ne foïons pas condamnez
tous deux , finiiTez cette contention : ne
tournez pas contre l’églife la vengeance d,une injure
particulière , 8c ne faites pas une divifion eternelle ,
fous prétexte de religion. Mais quand il eut appris ce
que faint Cyrille avoit écrit pour contenter les Orientaux
, il craignit qu’il ne fe fût ttop relâche , 8c lui
écrivit en ces termes : Vous devez demeurer toujours ub.t. ep.^14.
invariable, fans trahir par crainte l'intérêt du ciel , ni
paroître contraire à vous-même : car fi vous comparez
ce que vous venez d’écrire , avec vos écrits précédons,
vous verrez que l’on peut vous accufer de flaterie , de
iegereté , ou de variété ; & de ne pas imiter ces il-
îuftres champions , qui ont mieux aimer paffer toute
leur vie dans un rude exi l , que de prêter feulement
l’oreille à une opinion erronée.; . ■ y.
On voit par la première de ces deux lettres , que
faint ifidorc étoit alors fort âge , puifque faint C y rille
évêque d’un grand fiege , le traitoit de pere. On
voit dans l’une 8c dans l’autre la liberté avec laquelle
il é c riv o it, 8c qui reluit dans toutes fes lettres. Il y en
a grand nombre de dogmatiques : foit pour expliquer
des pacages difficiles de l’écriture fainte,foit pour éta-
C c ij