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O c cu p a t io n s de
£* Simeon.
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52.7 H i s t o i r e E c c i e s i a s t i q u e .’
d’Arméniens, de Perfes, & particulièrement d’A rabes
Iimaëlites. Ils venoient le voir en grandes
troupes de deux ou trois cens, quelquefois de mille
; renonçoient à haute voix aux erreurs de leurs
ancêtres, particulièrement au culte de Venus, &
brifoient leurs idoles en fa prefence; ils recevoient
le baptême, & apprenoient de fa bouche les loix
-fuivant lefquelles ils dévoient v iv re . Theodoret en
parle comme témoin oculaire , 8c penfa une fois
être écrafé par ces barbares, qui par ordre du faint
s’empreifoientà recevoir fa benediélion. il'ren d
auili témoignage, que Simeon avoit le don de prophétie,
quil prédit deux ans devant une fechereiTe
8c une fam in e , 8c une autre fois un grande multitude
de chenilles.
Son occupation ordinaire étoit la priere : tantôt
de bout tantôt in c lin é , 8ciis’ inclinoic fi bas qu’il
touchoit du front aux doigts de fes pieds : car fes
jeûnescontinuelslui avoient rendu le ventre creux.
Il faifoit des inclinations fi fréquentes , qu’on en
compta une fois jufqu’à douze cens quarante quatre.
Aux grandes folemnitez, il paifoit les nuits debout
les mains étendues. Après avoir prié coure la
nuit 8c tout le jour jufqu’à none, ilcommençoità
inftruire les affiftans ; puis il écoutoit leur demandes,
guerifToit des malades, 8c terminoitdes différends.
Vers le coucher du foleil, il recommençoit
à prier. Il ne mangeoit qu’une fois la femaine, 8c
oint du tout pendant le carême. Les femmes n’en-
troient point dans l’enceinte de fa colomne : il ne
permitpas même à fa mere de le voir; mais étant
morte
L i v r e v i n g t - n e u v i e ’ m e . '52?
morte fur le lieu, il pria à haute voix pour le repos A^°h,uaita'
de ion ame. Il étoit vêtu d’un habit de peau, qui le »*«*■. l-c- ■+•
couvroit juiqu’aux pieds; il avoit la tête couverte
d’une tiare, c’eft-à-dire, d’un bonnet à la maniéré
du païs, 8c portoit la barbe longue. Au haut de la
colomne étoit une petite enceinte , comme à nos
chaires, fur laquelle il s’apuïoit.
Il ne négligeoit pas les affaires générales de l’é-
gliiê,maisiT combattoit contre les payens, les Juifs
8c les heretiques. .Quelquefois il en écrivoità l ’empereur;
comme a Theodoiè, à l’occafion d’une iy- i,£.
nagogue d’Antioche: quelquefois il excitoit le zele
des magiftrats, 8c exhortoit les évêques mêmes à
prendre plus de foin de leurs troupeaux. L ’empe- TM ua pi
reur Marcien fe déguiià pour l’aller v o ir , comme fy- g
un|jgarticulier 8c l’admira. Le roi de Perlé l’hono- ss.æ. 1 s
roit beaucoup ; 8c comme des ambailadeurs lui en
parloient, il s’informoit curieuièment delà maniéré
de vie 8c de fes miracles. La reine fon épouié demanda
de l’huile qu’il eût benite, 8c la reçut comme
un grand preiènt. Tous les courtiians malgré les
calomnies des mages, prenoient foin de s’en inf-
traire, 8c le nommoient un homme divin. Au milieu
de cette gloire il étoit fi humble, qu’il fecroïoit
le dernier des hommes. Il étoit de facile accès, doux 887,J><
8c agreable : repondant à tout le monde, fût-ce un
artiiàn, un païiàn ou un mendiant. Il difoit à ceux
qu il avoit délivrés de leurs maladies : Si quelqu’un
vous demande , qui vous a guéris, dites que c’eil
Dieu : gardez-vous de parler de Simeon : autrement
je vous avertis que vous retomberez dans le même
mal. Theodoret,qui l’ayoit vû 8c entretenu plu-
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