
Tpift. Faufiito.
4 . conc.p. 10 4 1 .
Libell. "Luc tofn.
4« C ans* 10 4 4 .
588 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
d Arles;&ou Faufte de R iés obligea un prêtre nomme
Lucidus a feretraéfer de quelques erreurs touchant
la predeftination. Apres avoir effaïé en vain
de le ramener de v iv e voix, il lui écrivit une lettre,
où il marqua fix a rticles, qu’il lui demandoic d’ana-
thematifer. 1. L'erreur de Pelage : que l’homme
naifle fans péché, qu’il puilfe fe fauverpar fon feul
travail,§cêtredélivré fans la grâce deDieu i .Q u ’un
fidele & faifant profeffion de la foi catholique, s’il
tombe après fon baptême, periffe dans le péché originel.
3. Que l’homme foit précipité dans la m o r t,
par la preicience de D ieu. j . Que celui qui périt n’a
pas reçu le pouvoir de fe fauver: ce qui s’ entend
d’un baptifé ou d’un païen, en tel âge , qu'il a pù
croire & n'a pas voulu. 5. Que le VaiiTeau d’infàmie
ne peut s’elever à étrevaiffeau d’honneur. 6. Que
Jefus-Chrift n’eft pas mort pour tous, & ne veut
pas que tous les hommes fiaient fauvés. L’évêque
Faufte préffoit Lucidus de repondre à cette lettre,
proteftant de prendre fon filence pour conviétion
de fes erreurs, A v e c lu i, onze autres évêques fouf-
crivirent fa lettre, mais il n’y a quePatient de L yon,
dont nous connoiftîons le fiege.
Le prêtre Lucidus fe rendit & fe retra&ata par un
écrit adreiTé à trente évêques,qui le lui avoient ordonné,
étant affemblés en concile à Arles comme
l ’on croit :ear Leonce eft à la tête. O n voit enfuite
Euphronius d’Autïjfn, Mamert de V ien n e , Patient
de L y o n , Faufte de R ié s , Grec de Marfeille, Crocus
de N îme s , B a filed 'A ix , Jean de Châlon fur
Saône. On ne connoît pas les autres Lucidus condamne
plufieurs proportions , qui ne fontpaspré-
L i v r * v i n g t - n e u v i e ’ m e . 589
cifément les mêmes de la lettre de Faufte; mais
dont la condamnation tend à reconnoîtrequejefus-
C hrift eft mort pour tous les hommes; que Dieu ne
prédeftine perfonne à la damnation ; que le libre
arbitre n’a pas péri en A dam , 8c que la grâce de
Dieu n’exclut pas l’effort de l’homme pour y coopérer.
Le même concile chargea Faufte de Riés d’e-
crire contre cette erreur de ceux quioutroient la
matière delà predeftination. il le fit par deux livres
de la grâce Sc du libre a rbitre, qu’il adreffa à Leonce
d’Arles; mais il donna dans l’excès oppofé, relevant
trop les forces de la nature.
Jean évêque de Châlon fur Saône, qui aflïfta à ce
concile, avoit été ordonné en cette maniéré. L’évêque
PauLfon prédeceffeur étant m o r t, Patient
de Lyon métropolitain , Euphronius d’Autun de
la même province, & plufieurs autres évêques s’af-
femblerent à Châlon. Ils trouvèrent le peuple divifé
par’divers intérêts particuliers, qui faifoient pro-
pofer trois fujetspour l’épifeopat, l’un recomman-
dable feulement par fa nobleffe, le fécond par fa
bonne table, letroifiéme par une promeffe fecrete
d ’abandonner les terres de l’églife à fes partifans.
Patient & Euphronius voyant ce defordre, concertèrent
fecrettement avec les autres évêques; & fans
s’arrêter à l’emportement du peuple, ils jetterent
les mains tout d’un coup fur le prêtre Jean, qui ne
penfoit i rien moins. Il avoit été leéteur dés fon enfance
; puis après avoir long tem s fe rv i, il fut archidiacre,'&
long-tems encore après il fut ordonné
prêtre; il fe diftinguoit par fon humanité & fa
Eeee iij
Prol. Faufi. ad
lib. de Grat,&c.
Bibl. PP. Tarife
4 * Î- 7 9 9 »
X L I I.
O rd in a tion m é m
o rab le s .
Sidon i y . epifi*