
82. H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
préféré la religion à toutes les amitiés ; 8c quelque re-
pugnance que j’y fente , il faut répondre fur les faits
dont on m’interroge : quoique notre témoignage ne
foit pas neceflaire, car fes ientimens parodient aflez
par fa lettre. Ce qu’il y a dit du Verbe divin, qu’on ne
pouvoit lui attribuer les foibleifes humaines , il l’a dit
encore ici : comme il avoir foutenu qu’on ne devoif
point dire que Dieu eût été engendré d’une Vierge ,
ni nourri de fon lait : ainfi il a dit ici plufieurs fo is ,
qu’il ne falloir point parler d’un Dieu de deux ou trois
mois. Ce n’eft pas nous feuls , mais, pluiïeurs autres ,
qui l’avons oiii parler ainiî à Epheie il y a peu dç
jours.
Acace de Melitine dit : Quand il s’agit de la f o i ,
toute affeétion particulière doit ceifer. Ain fi quoique
j’aie aimé Neftorius plus que pçrfonne , 8c de-
firé le fauver en toute maniéré, je dirai la v é r ité ,,
pour ne pas perdre mon ame. Si -tôt que je fus ar-r
rive à Ephefe, j’eus une converfation avec lui -, 8c
le valant dans le mauvais fentiment , je fis tous
mes efforts pour le ramener. Il déclara de bouche,,
qu’il quittoit cette penfée. Dix ou douze jours après
atant repris ce difeours, je foutenois la vérité. Je vis
qu’il la combattoit , & que par une interrogation
abfurde , il mettait les répondans dans ta ncccflké
de nier entièrement que la divinité du Fils unique
fe fût incarnée , ou de confeffer que la divinité du
Pere , du Fils 8c du Saint-Efprit, s’eft incarnée avec
le Verbe divin, qui feroit une herefie. Ainfi cette
interrogation étoit malicieufe , & tendoit à renver-
fer la foi. Enfuite dans une autre converfation, un
évêque qui étoit avec lui | prit la parole , 8c dit}
L i v r e v i n g t - c i k q j j i e ’m.e . 8 3 _________ _
qu’autre étoit le Fils qui a fouffert, autre le Verbe di- ^ ^
vin. Ne pouvant fouffrir ce blafphême , je pris congé
de la compagnie & me retirai. Un autre de ceux qui
étoient avec lui prenoit le parti des Ju ifs , difant que
leur crime n’étoit pas contre D ie u , mais contre un
homme. f
Flavien demanda enfuite que les autorités des pe- Aw pç.
res fur le fu je t, fuiTent lues 8c inferées dans les aétes. r«, &c.
Le prêtre Pierre dit : Nous avons en main les livres
des peres, des évêques & des martyrs, dont nous
avons choift quelque peu d’articles que je lir a i, s’il
vous plaît ; 8c Flavien l’aïant encore demandé, il lût p. j°»
un'paifage du livre de faint Pierre évêque d’Alexandrie
8c martyr,touchant la divinité: un de faint Atha-
nafe contre les Ariens : un de fa lettre a Epi£lete : un
de la lettre' du pape faint Jules a Doeimus : un de la
lettre du pape faint Félix a Maxime 8c au cierge d A -
îexandrie : deux des lettres pafcales de Théophile
d’Alexandrie , la cinquième 8c la fixieme ; nous n a-
vons de toutes ces pièces que celles de faint Atha-
nafe. Le prêtre Pierre lût encore un paflage du
traité de l’aumône de faint Cyprien : deux du traite
de la foi de faint Ambtoife : un de la- lettre de faint
Grégoire de Nazianze à Cledone , ou font les ana-
thêmes : un de faint Bafile : un de faint Grégoire dç
Nyffe : deux d’Atticus de C . P. deux de faint Am p h f
loque , dont nous n’avons plus les ouvrages, C e font
en tout douze peres , dont les autorités font rapportées
; mais quelques exemplaires retranchent les deux
derniers , 8c Vincent de Lerins n’efl çomptç que c»»w. ».
dix.L
e prçtrc Pierre dit : Nous avons aufïi en main mio. a .
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