
iz-î. H i s t o u e E c c l e s i a s t i q u e .
-------------- avoient été reçus tomme catholiques par les évêque«
A n . 431. de Lydie , & avoient fait ligner à ces heretiques qui
fe vouloient convertir , une expofition de foi pleine
de dogmes impies. Pour plus grand éclairciffement,
Chariiîus donna fa requête par écrit au concile , avec
la fauffe expofition d e fo i, & les foufcriptions de ceux
qui avoient été trompez. La requête n’accufoit que le
prêtre Jacques qui étoit venu à Philadelphie , & avoit
trompé plufieurs perfonnes iimples, même du cierge ^
en forte qu’ils. témoignoient par leurs lettres ,. que
Jacques étoit catholique , & privoient Charifus de la
communion & de fes fondions comme heretique. A la
fin de cette requête , Charifius mettoit fa confcilion
de f o i ,. qui étoit celle de Nicée.
Enfuite on lut la fauffe expofition de foi , qui com-
mençoit ainfi : Ceux qui veulent s’inftruire exadement
de la dodrine de l’égliie , ou fe convertir de quelque
h e refie, doivent apprendre que nous croïons un feul
Dieu pere éternel, & le relie. Le myftere de la Trinité
y étoit affez bien expliqué, mais fur l'Incarnation,,
■M77-.E. on difoit : Nous ne difons pas deux fils , ou deux fei-
gneurs ; puifqu’il n’y a qu’un fils par cffcnce, le Dieu
V e rb e , le Fils unique du pere, auquel l’hommeétant
conjoint & participant à la divinité , participe aulli
au nom & à l ’honneur du Fils. Le Dieu Verbe efb
auffi feigneur par effence, & celui-ci lui étant conjoint
participe à fon honneur. C ’eft pourquoi nous
ne, difons, ni deux f ils , ni deux feigneurs ; à caufe
de l à conjondion inféparable du Verbe avec celui
qu’il a pris pour notre fa lu t , qui le rend Fils d’une
manière particulière , bien aü'-deffus de celle félon laquelle
nous fbmmes nommez enfans de Dieu. Nous
L l V R Ç V I N G T-C I N QU I E’M E. 113
difons donc qu’il y a un feul fils & feigneur Jefus- — - -
Chrift , entendant principalement le Dieu Verbe , & A N- 4 3 1-
joignant par la penfée ce qu’il a pris ; c’ell-à-dire, Jefus « juillet,
de Nazareth. Cette expofition finiffoit ainfi : Telle
eit la dodrine de l’éghfe. Quiconque penfe le contraire
, qu’il foit anathême : quiconque ne reçoit pas
la penitence falutaire, qu il foit anatheme: quiconque
ne fait pas la pâque fuivant la réglé de leg life catholique
, qu’il foit anathême. Ces deux derniers ana-
thêmes étoient mis à caufe des heretiques qu il s agif-
foit de ramener , & qui étoient Quartodecimains ou
Novatiens.
Les foufcriptions étoient au nombre de vingt-une
en cette forme : Moi Budius fils de Vinique de Philadelphie
, Quartodecimain , aïant reconnu la vérité de
la foi orthodoxe , & prié l’évêque Theophane de me
recevoir, je fuis venu à la fainte églife catholique , &
j’anathpmatife toutes les herefies,particulierement celle
des Quartodecimains où j’étois ; & je confens a lexpo-
fition de la foi orthodoxe ci-deffus écrite , anathema-
tifant tous ceux qui ne font pas la pâque comme la
fainte églife catholique & apoitolique. Jele jure par la
fainte Trinité , & par la pieté & la vido ire des empe-
leurs Theodofe & Valentinien ; & en cas de contravention
, je me foumets à la fe vérité des lo ix . Et 1 expo-
fition m’aïant été lûë , j’y ai fouferit par le ienateur
Hefychius , parce que je ne fçai pas écrire. Cet Hefy-
chius fouferit enfuite pour lui-mêmeen la même forme.
Quelques-uns fouferivirent pour eux & pour toute
leur maifon. Plufieurs déclarent qu’ils ne fçavent pas
écrire , même un prêtre nommé Patrice.
Q . ’i