
i88 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
cnfuite : Je ne fuis jamais venu moi-même à A n tio-
che , ni fous T h eod o te , ni fous Jean, ni fous Dotn-
nus j mais j’ai obéï à peine i étant appellé cinq ou fix
fois , cédant aux menaces des canons contre ceux qui
ne viennent pas aux conciles. Il marque dans ces deux
lettres , qu’il eft évêque depuis vingt-cinq ans : que
pendant tout ce temps , perfonne ne 1 a accu le , ô£
qu’ il n’a accufé perfonne ; & qu aucun de fes clercs ne
s’eft prefenté devant les tribunaux. Il rapporte auüi
pour fa juftification les biens fpirituels ôi temporels
qu’il a faits à fon diocefe.
Dans la lettre à Eufebe d’Ancyre , il dit : Ceux
qui renouvellent l’herefie de Marcion & des autres
Docites > irrités de ce que je les réfuté ouvertement,
ont effaïé de furprendre l’empereur : en me traitant
d’heretique, & m’irnpofantde divifer en deuxNôtre-
Seigneur Jefus-Chrift. Mais ils n’y ont pas réüffi :
puifque l’ordre qui a été donne contre moi, ne c°n-
tient aucune accufation d’hereiie. Enfuite : Je fais il
éloigné de cette déteftable opinion , que je fuis fâche
d’avoir trouvé quelques-uns des peres du concile de
Nicée , qui en écrivant contre les A r ien s , ont pouffe
trop loin la divifion de l’humanité & de' la divinité.
Et afin qu’on ne croïe pas que la crainte me faffe parler
ainii maintenant : on peut lire ce que j'ai écrit
devant le concile d’Ephefe , & après, il y a douze
ans. Car par la grâce de Dieu , j’ai expliqué tous les
.prophètes, les pfeaumes , &c faint Paul. J ai écrit
il y a long temps contre les Ariens , les Macédoniens
, les Apollinariftes & les Marciomtes. J’ai
compofé un livre myftiquc , un autre de la providcnce3
L i v r e y i n g t - s e p t i e ’ m e .
dence , un autre fur les queffions des Mages, la vie des
fa in ts ,& plufieurs autres. Je défie mes accufateurs &
mes juges d’y trouver aucune opinion , que je n’aie
prife dans la fainte écriture.
Des ouvrages dont Theodoret fait ici mention ,
nous n’avons plus les premiers contre les hérétiques :
il ce n eft qu’ils foient cachez fous le nom de quelque
autre auteur. Nous n’avons point non plus le livre
m yftiqu e ,n i les réponfes aux Mages. Maisnousavons
les commentaires fur les prophètes, fur les pfeaumes
ôc fur faint Paul. La vie des faints eft le Philoihée ,
autrement l’hiftoire religieufe , qui comprend la vie
des trente folitaires que Theodoret avoir connus :
commençant à faint Jacques de Nifibe , & finiffant
afainte Domnine. Maisoutrelesouvragesqu’ilnomme
dans la lettre à Eufebe , il avoir compofé dès-lors un
grand traité des maladies des Grecs ; c’eft-à-dire , des
erreurs des païens, divifé en douze livres & rempli
d ’une grande érudition. Il y cite plus de cent auteurs
anciens,. Il avoir aufli compofé un commentaire fur
le cantique.
On croit que ce fut pendant cette retraite forcée ,
cju’il écrivit fon Eranifte , ou Polymorphe : ainfi
nommé , parce qu’il prétend que l’erreur qu’il y attaque
eft un ramas de plufieurs anciennes herefies.
C etoit l’opinion de ceux qui prétendoient qu’il n’y
avoit qu’une nature en J e s u s - C h r i s t ; par fin
izele exçeifif contre les Neftorjens , qui les portoit
dans l'herefie oppofée. C e t ouvrage eft divifé en trois
dialogues : le premier intitulé Immuable 5 parce que
l ’auteur y montre que lç Vcjrbçfe faifiint chair n’a
Tome V I . O o
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X I V .
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