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n’avons pas été appeliez ici comme des hérétiques,
mais pour foutenir la f o i , comme nous avons f a i t ,
& l’empereur n’a pas befoindc l’apprendre, il lafçait;
& il y a été,'.baptifé, Cette tencatiyq n’a donc pas
mieux réuÜi aux Orientaux. Ils ont voulu dre (fer une
expoiitioif d e fo i, qui lés a div ife z , & ils en difputent
encore.' Les uns veulent bien nommer la fainte
Vierge Theotocos, avec ^ftthropotocos ; les autres difent
qu’ils fe feroiént plutôt couper les mains que d’y
fouferire. A in fi ils fe rendent ridicules & fe mon-,
ti^nt heretiques. Inftruifez tout le monde de c e ci*
particulièrement les abbez : de peur que le comte
Jean ne rapporte ! à fon retour les choies autrement
qu’elles ne fonr. Ne vous rebutez: pas de travailler»
pour nous , & fçaehez que vous plairez par-là à
Dieu & aux hommes. Ici même dès évêques ,, qui
ne nous avoient jamais v û s , font prêts de donner
leur vie pour nous , & nous viennent dire eu
p leu ran t, qu’ils fbuhaitent d’aller en exil , ou de
mourir avec nous,. Nous fommes tous dans une
grande affliétion, aïant des foldats qui nous gardent ,
& qui couchent à la porte de nos chambres , m o i
particulièrement. T o u t le refte du concile fouffre
extrêmement : plufieurs font morts, les autres fo n t
réduits à vendre ce qu’ils ont pour fournir à la dé^
penfe.
Saint Cyrille écrivit en mêmetemps àTheopempre,
a Daniel & à Potamon ,. trois évêques d’Egypte ,
qui etoient à Conftantinople. Potamon y étoit demeuré
depuis l’année précédente , Theopempte
Daniel avoient été à Ephefe,■ & affifté à la dépofi»
cion de Neftorius. Il y a donc apparence qu’ils
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■étoient retournez à Conftantinople , pour porteries - -
premières lettres du concile. Saint C yr ille leur écrit A n . 431.
-ainfi : On a ¡publié ici plufieurs calomnies contre moi ; Août,
ique plufieurs baigneurs m avoient fuivi d. Alexandrie ; cenc.Epi.t.
que des religieufes étoient forties ; que la dépofition
de Neftorius s’eft faite par mes intrigues:, contre
l ’intention du concile ; mais , grâces au . Sauveur ,
les calomniateurs ont été convaincus , & le comte
Jean étant arrivé à Ephefe , les a condamne, n aiant
rien trouvé de véritable. Il a vû auifi que le concile
a condamné Neftorius, pouffé par fon propre z e le ,
& ne pouvant fouffrir fes blafphêmes. Depuis la
leèture de la lettre de l’empereur , qui approuve
la dépofition de tous les trois , 011 nous garde,
& nous ne fçavons ce qui en arrivera ; mais nous
Tendons grâces à Dieu de l ’honneur que nous avons
de fouffrir pour fon nom -, car ce ne fera pas fans
ïécompenfe. Le concile n’a point voulu cotnmuni-
xjuer avec Jean d’Antioche , mais il eft demeure
-ferme , e n difant : Voilà nos perfonnes, voila nos
églifes, voilà nos v ille s , vous êtes les maîtres. Il nous
eft impoffible de communiquer avec les Orientaux ,
fi leur procédure calomnieufe contré nos confrères
■n’eft caffèe, & s’ils ne confèffent k foi catholique :
car ils font dans les fentitnens de Neftorius », & ne
les cachent pas. Ces lettres du concile & defaint c<iw. zfh.f. 75»..
C y r ille furent portées à Conftantinople par un mendiant
, cachées dans le creux d’une canne , qu’il tenoir
à la main , demandant l’aumône par Jes dhemins.-
O n fut obligé d’ufer de cette induftrie , parce que
les partifans de Neftorius à Conftantinople , gar-
doient les vaiffeaux §É les chemins, pour empêcher
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