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6 4 H i s t o i r e . E c c l e s i a s t i q u e ,
des pauvres. Peu de temps après entra un prêtre venant
de la Lucanie, envoie par l ’évêque Exuperance
& fon frété U r fa c e , homme du rang des clariffimes,
qui lui apportoit cinquante fols dlor en pur.don. Saint
Paulin les ai'ant reçûs, dit : Je vous rends grâces,
Seigneur ., de n’avoir point abandonné celui qui ef-
pere en vous II donna deux fols d’or de fa main au
prêtre qui les avoit apportés, & ordonna que du refte
on païat les marchands qui avoient donné des habits
aux pauvres.
La nuit étant venue , il repofa jufqu’à minuit : puis
fa douleur de côté étant redoublée âvec violence,
jpint le mal que lui avoient .fait las médecins, en
lui appliquant le ,feu plufieurs fois inutilement : il
fouffrit beaucoup de fon opprelfion de poitrine,
j-ufqu’à la cinquième heure de la nuit ., c’eft-à-dirc ,
une heure avant Je jour. A la.pointe du jour, il
fuivit fa coutume., éveilla .tout le monde, & dit ma^
tines , ou plutôt laudes , à l’ordinaire î le jour venu ,
il parla aux prê.tres, aux diacres, & à tout le clergé ,
& les exhorta à la p a i x pu i s il demeura fans parler
jufqu’au foir. Enfuite comme s’éve illan t, il reconnut
Je temps dç l’office des lampes , c’eft-à-dirc, des
vêpres , & .étendant les mains, il chanta, quoique
lentement : J’ai préparé une lampe à mon Chrift.
Après quelque temps de fil.encc , vers la quatrième
heure de la n u it , c’e f t -à -d ir e , dix heutes, tous les
affiftans étant bien éveillez , fa cellule fu t ébranlée
d’un fi grand tremblement de terre, qu’ils fe profter-
nerent pour prier, tout épouvantez ., fans, que ceux
qui étoient hors de la chambre s’apperçuifent de
Lien. Alors il rendit l’e ip rit, & fon Vifage, & tout
L i v r e v i n g t - c i n q u i e ’m.e.' C s
fon corps parut blanc comme la neige. Il mourut le “
dixième des calendes de Ju ille t, fous le confulat de 43?•
BalTus & d’Antiochus, c’eft-à-dire , l’an 431; le z z ,
de Juin, jour auquel l’églife honore encore fa memoi- R'
re. Les circonftances de fa mort ont été écrites ;par un
prêtre nommé Uranius, qui y avoit été prefent. Il
nous refte des écrits de faint Paulin cinquante-deux
lettres & vingt-fix poèmes , dont il y en a dix à la
louange de S. Félix , avec les fragmens de quelques :
autres.
Incontinent après la fête de p iq u e s , qui cette an- XXXIY, „
née 431. fut le 17. d’Av r i l , faint Cyrille & Neftorius qu™I“ Fi” fc.ve"
partirent chacun de leur côté , pour fe rendre à Ephér s«"- f e l s+.
fe en diligence. Neftorius étoit accompagné d’un
grand nombre de troupes, Si des deux comtes Can-
didien& Irenée. Candidien étoit comte des domefti-
ques, c’eft-à-dire, capitaine des gardes de l’empe-
» A • r t ▼ / ç o n c .E p h .p . 1$ .' leur, pour prêter main forte au concile ; Irenee y
alloit fans aucune autorité , feulement pat amitié
pour Neftorius , qui étoit auffi accompagné de dix
évêques , & en trouva plufieurs déjà aflêmblçs à
Ephefe. Saint Cyrille partit d’Alexandrie aceompa- .
gné de cinquante évêques ; c’eft-à-dire , de la moi- spiji./.hi/m.i.
a i , ■ B H | . ’ , p . conc. E p h e f.p .
tie ou environ de ceux de la dépendance : les au- <=s■ ?•
très étoient demeurés, pour prendre foin des égli-
fcs. Le temps lui fut favorable jufqu a Rhodes , d’où
il écrivit à fon clergé & à fon peuple une lettre plei- I l >,.«!>*•.#£•
ne de charité paternelle ; le refte du v.oïag.e ne fut * 35
pas fi tranquile , & il eut quelque tempête à ef-
fuier. Enfin il arriva à Ephefe quatre ou cinq jours ApMg.ndTkcod.
avant la pentecôte , qui cette année 431. étoit le fep-
fiéme de Juin, Incontinent après .fon .arrivée., il
Tome V I . J