
5>& H i s t o i r e E c c l e s i a s t i qjj e .
i -------. liabule : ils repetent la demande de Neftorius , qüé
A n . 431. chaque métropolitain ne fut accompagné que dedeux
juin«. évêques de fa province, difantque de leur part ils n’en
avoient pas amené davantage ; que les Egyptiens font
cinquante , &c les Afiatiques dépendans de Memnon ,
quarante f qu’il y a douze heretiques Meffalicns de
Pamphilie , fans les autres qui accompagnent Memnon
, & quelques dépofez & excommuniez ; èe qui
f a i t , difent-ils, une troupe d’ignorans, propres feulement
à faire delà confufion. Maisenfin de leur propre
aveu , il n’y avoir gueres moins de cent cinquante
évêques contre eux. Nous penfions, difent-ils, que vos
lettres les rendroient plusfages ; & après que laleéfure
en,a été fa ite , nous avons été à l ’églife de l’apôtre
faint Jean , pour remercier Dieu Sc le prier pour
votre majefté ; mais ii-tôt qu’ils nous ont vus , ils en
ont fermé la' porte 5 & comme après avoir fait nos
prières deh ors, nous retournions fans avoir dit mot a
perfonne : il eft forti une troupe de valets , qui onî
arrêté quelques-uns de n ou s , ont ôté les chevaux aux
autres, en ont bleffé quelques-uns, & nous ont pour-*
fuivis avec des bâtons & des pierres jufqu’àune grande
diftance. Memnon avoit préparé tout cela de loin r
ne permettant à perfonne de prier dans les églifes- , ni
de traiter paiilblement les affaires ecclefiaftiques,
C ’eft pourquoi nous vous prions de faire chaffer de
cette v i l le , principalement ce tyran , que nous avons
déposé , & qui trouble to u t, de peur que fa conduite
ne foit recherchée.
Une lettre que Memnon écrivit au clergé de C on -
ftantinople vers le même temps, nous découvre le fuj,ec
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L i v r e v i n g t - c i n q u i e ’me . 9 9
de ce tumulte & de ces prétendues violences des ca-----------------
tholiques. Les évêques que le concile avoir envoïez A n . 43t.
au-devant de Jean d’Antioche , & qui avoient été ii Sup, 7z, 4 ? .
mal traitez,après en avoirfait leur plainte au concile, 76^c.Me”’”' e'
le déclarèrent excommunié, & lui firent lignifier l’excommunication.
Car le concile apprit que l’on avoir
affiché en un certain quartier de la ville un écrit fans
nom & fans foufeription, qui contenoit lafentence de
Jean contre Cyrille , Memnon & tout le concile. Il
alloit tous les jours folliciter leconfeil public de la ville
d ’Ephefe & les magiftrats , afin d’obtenir un d é c re t,
pour ordonner un autre évêque à la place de Memnon
; mais les habitants de la ville qui étoient tous catholiques
, fe faifirent des églifes , & y demeuroient ,
de peur que Jean n’executât ce qu’il avoit propofé. Il
vint même à l’églife de faint Jean l’Evangelifte , après
avoir fignifié qu’il y .alloit faire l’ordination ; le peuple
lui r é fiila ,& comme il avoiramené des gens armez ,
il y eut une fédition , dansmtquelle quelques-uns des
pauvres de cette églife furent laiffez demi-morts.
T o u t cela paroît par la lettre de Memnon qui finit en
priant le clergé de Conftantinôple de publier les v io lences
de Jean& de ceux qui étoient avec lui , & d’o b tenir
que l’on fit tirer d’Ephefe les comtes Candidien
& Irenée qui n’y faifoient que du trouble. Irenée fe
retira de lui-même,car les fchifmatiques l’envoïerent
a Conftantinople pour agir plus efficacement en leur
faveur : ils le chargèrent d’une autre lettre & d’une
autre relation contenant les mêmes calomnies contré
C y r ille & Memnon , & tendant à faire transférer ailleurs
le concile. La lettre porte çyhnçe pour le comte c<^c.Efh.p irenée. £•
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