
141 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
* ------- droht feront fans reproche 5 mais fi vous abandonnez
A n . 431. les fuffrages aune paflion tumultueufe , qui garan-
Août. tira le concile des railleries ? Vous y apporterez le re-
inede, fi vous empêchez vos domeftiqucs de dogma-
tifer ; car ils font bien éloignez de fervir leur prince ,
& prendre en même temps les intérêts de Dieu. Craignez
qu’ils ne fafïent périr l’empire par leur infidélité,
i-ep-m- en le raifant choquer contre l’é g life , qui eft la pierre
folidc , inébranlable fuivant la proincfle de Dieu.
Dans une autre lettre à ia in tC y r ille , il marque que là
foi fur le myitéré de l ’Incarnation , eft entièrement
catholique.
Remontrances Ee mendiant qui portoit les lettres du concile , ar-
riva heureufement à Conftantinople , & les rendit
aux évêques , au clergé , aux abbez $ &c particulièrement
à faint Dalmace. Le clergé de Conftantinople
préfenta en cette occafion une requête à l’empereur,
* «onf.Eph.p. 77?. non moins ferme que refpedtneufe. Si votre majefté ,
difent - i ls, approuve la dépofition de Cyrille & de
Mcmnon , faite par les fchifmatiques , nous fômmcs
prêts a nous expofer tous avec le courage qui convient
a des chrétiens , aux mêmes périls que ces faints per-
fonnages ; perfuadez que c’cft leur rendre la récom-
penfe convenable, de ce qu’ils ont fouffert pour la
fo i. Nous vous fupplions donc d’appuïer le jugement
de ceux qui font le plus grand nombre, qui ont de
deur cote 1 autorité des iîeges , &(. qui , après avoir
examiné foigneufenrent la^foi orthodoxe , ont été
du même avis que ce faint homme j c’cft faint C y rille.
Et n’expofez pas toute la terre à une confufion
générale , fous prétexte de procurer la paix, & d’empêcher
la réparation d’une petite partie de l’O r ien t,
qui ne fe fepareroit pas, fi elle vouloir obéir aux c a - --------------*,
nons. Car fi le chef du concile oecuménique fouffre A n . 431«
cette injure , elle s’étend à tous ceux qui font de fon Août,
avis ; il faudra que tous les évêques du monde foient
dépofez avec ces faints perfonnages, &c que le nom ,
d’orthodoxe demeure à Arius & à Eunomius. Ne foijf-
frez donc pas que l’églife qui vous a nourri, foit ainfi
dechirée, ni que l’on voie des martyrs de votre temps ;
mais imitez la pieté de Vos ancêtres , en obéiflant
au concile., & foutenant fes décrets par vos ordon-f
Rances,
Saint Dalmace. s’étant mis en priere fur ce fu je t,
une voix defeenduë du ciel lui ordonna de fortir de.
fon monaftere , où il étoit enfermé depuis quarante-
huit ans, fans en avoir voulu fortir ; quoique l'empereur
l’eût fouvent prié d’afîifter aux proceffions qui
fe faifoient à l’occafion des treniblemens de terre. Il
fortit alors , & avec lui tous les moines de tous les
mona-fteres, conduits parleurs abbez. Ils marchèrent
vers le palais, chantant à deux choeurs ; &c un grand
peuple de catholiques les fuivit. Quand ils furent
arrivez , les abbe2 entrèrent dans le palais, étant appeliez
par l ’empereur ; les moines demeurèrent dehors
avec le peuple, continuant de pfalmodier. Les
abbez fortirent , aïant reçu une réponfe favorable.
T ou t le peuple s’écria : Les ordres de l’empereur ? Les-
abbez répondirent : Allons à l’églife de faint Mocius ,>
& l’on vous lira la lettre : vous apprendrez aufli la
reponfe de l’empereur. Ils y allèrent tous, les moine?
&c le peuple. Le chemin étoit par une des grandes ca»g.c.t.ub,
- •• * V i r rues , oc le gh le dj e ira Ii nt nM oci■u s a\ une ex5tr é/ mi• té/
de la ville près la porte dorée. Les moines marchoient